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Collectif VAN diffuse l'article suivant transmis par l'Institut Assyro Chaldéen Syriaque (IACS). Il a été rédigé par une membre de l'IACS qui s'est rendue à Nusaybin (province de Mardin en Turquie) peu après la découverte d'inscriptions racistes à caractère antichrétien sur l'ancien monastère syriaque de Mor Yakup (Saint-Jacob) . La police nationale est accusée par la maire BDP de la ville de cacher les informations en sa possession.
Légende photo: : Daté de plus de 2000 ans, cet ancien temple païen fut transformé en monastère par Saint Jacob (Mor Yakup en araméen) durant les premiers siècles du christianisme. Il y fonda à côté la première université au monde qui s’étendait jusqu’en Syrie. Sur le plan religieux, ce lieu est surtout le symbole de la naissance de la branche Jacobite du Christianisme (par Saint Jacob) qui par la suite se scinda en deux Eglises : l’Eglise syriaque orthodoxe et l’Eglise syriaque catholique.
Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2010 à Nusaybin dans la région de Mardin, l’ancien monastère syriaque Mor Yakup (Saint Jacob) qui fut la première université au monde, a été dégradé par des graffitis à caractère antichrétien
« Dehors les malhonnêtes », « dehors les sionistes », « dehors les mécréants », « dehors les non-croyants », « chiens sionistes », « Allah et Muhammed », « sourate 73 : la guerre contre les mécréants et les hypocrites » : Telles étaient les inscriptions en turc et en arabe taguées à la peinture blanche tout autour de l’ancien monastère Mor Yakup à Nusaybin, ville frontalière à la Syrie. Les faits ont eu lieu dans la nuit du 13 au 14 juillet 2010 vers 1h du matin, heures durant lesquelles le monastère n’est pas surveillé. Les auteurs ont coupé les grillages pour s’introduire sur le site et dégrader la façade du monastère avec des graffitis à caractère antichrétien. Dans une région à majorité kurde, les tags visaient spécifiquement la population assyro-chaldéenne-syriaque. La région de Mardin appelé aussi « Tur Abdin » (« la montagne des serviteurs de Dieu » en araméen) est connue pour sa communauté autochtone assyro-chaldéenne-syriaque de confession chrétienne et de langue araméenne. Durant l’été, des milliers d’entre eux issus de la diaspora d’Europe, se pressent dans le Tur Abdin et dans les villages d’où ils sont originaires. La ville de Nusaybin et son monastère de Mor Yakup (cf encadré sous la photo) est l’un de leur centre religieux et culturel le plus important. C’est pourquoi les dégradations du mois dernier ont suscité de vives réactions de la part des assyriens chaldéens syriaques de la région et de la diaspora, mais aussi des élus locaux.
« Jamais dans le passé, notre commune de Nusaybin n’avait connu d’actes semblables à l’encontre d’une église ou de notre communauté ».Lorsque les dégâts ont été découverts le lendemain matin par le gardien, Daniel Cete, un syriaque de 37 ans, la mairie et la police ont été immédiatement averties. Il précise que « la police s’est rendue sur les lieux pour établir un rapport. Le musée de Mardin a envoyé trois personnes pour nettoyer les dégradations et un communiqué de presse a été rédigé par le maire et les associations de la ville ». Vivant à Nusaybin depuis dix ans, M. Cete ajoute que « Jamais dans le passé, notre commune de Nusaybin n’avait connu d’actes semblables à l’encontre d’une église ou de notre communauté ».
Suite à cet événement, 600 habitants de la ville et des villages aux alentours se sont rassemblés à Nusaybin, d’origine turque, kurde et assyro-chaldéen-syriaque pour témoigner leur indignation. Alors que la Turquie est toujours engluée dans l’affaire du monastère Mor Gabriel, cet acte met surtout en lumière les relations entre les assyriens chaldéens syriaques dans le Tur Abdin, les habitants et les élus locaux. Les syriaques de Mardin et l’évêque de Mor Gabriel ont adressé des courriers à la mairie à la préfecture de police, au préfet et au premier ministre turc afin de condamner ces actes, et réclamer la mise en place d’un système de vidéosurveillance autour du monastère. La réaction de la diaspora assyrienne, chaldéenne et syriaque n’a pas tardé. Des partis et des personnalités politiques de la diaspora assyrienne chaldéenne syriaque d’Europe, tels que l’European Syriac Union – E.S.U, ont également dénoncé ces dégradations. En dehors des menaces à l’encontre de cette communauté, c’est un édifice chargé d’une histoire millénaire et résultant des échanges culturels entre les différentes civilisations qui se sont croisées sur ces terres, qui a été pris pour cible. Telles étaient les déclarations et les revendications d’E.S.U. auprès du parlement européen et de l’Unesco à ce sujet. La chaîne communautaire Suroyo TV a même consacrée une émission spéciale à ce sujet.
« Les auteurs de ces actes souhaitent effrayer à nouveau les populations assyriennes chaldéennes syriaques »Ces faits s’inscrivent dans un certain contexte. Ayant fui leur village dans les années 70-90 pour des raisons économiques, politiques (persécutions quotidiennes) et sécuritaires (conflit entre Kurdes et Turcs), des familles entières d’Assyriens, de Chaldéens et de Syriaques ont quitté leur village du Tur Abdin pour l’Europe. Cependant, depuis l’année 2000, la région connaît un boom démographique pendant l’été. Des milliers d’entre eux retournent sur leur terre natale, dans leurs villages, retrouvent leurs maisons, les restaurent et parfois s’y installent définitivement (le village de Kefro en est un bon exemple), un phénomène de retour soutenu par le gouvernement turc.
Selon Toma Celik, originaire de Tur Abdin et porte parole d’ESU, cet acte de vandalisme commis dans le monastère de Mor Yakup a un but précis : « Effrayer de nouveau les populations assyriennes chaldéenne syriaques afin de les dissuader de retourner sur leurs terres ancestrales. Ce n’est pas de simples enfants qui se cachent derrière ces graffitis, mais bien une organisation », et ajoute que « les auteurs n’ont toujours pas été arrêtés par la police ».
Voulant taire toute polémique, la maire Ayse Gökkan du parti B.D.P (Parti de la Réconciliation Démocratique) (
Nota CVAN : parti pro-kurde successeur du DTP, interdit suite à sa large victoire aux élections municipales de 2009), a déclaré que « ce monastère de Mor Yakup n’appartient pas aux chrétiens, mais à tous les habitants de la ville, à tous les peuples car tout le monde l’aime ». Ajoutant que « les auteurs de ce geste ne sont pas de la ville et que par ce geste, ils veulent exprimer leur opposition à la mise en place d’un projet municipal en partenariat avec les habitants de la ville: l’élaboration d’un parc dédié aux cultures et aux croyances » dit-elle. Bien que des empreintes aient été prélevées, la police ne souhaite pas communiquer sur l’enquête et la maire Ayse Gökkan l’accuse de cacher quelque chose. Jusque là, le monastère vieux de 2000 ans (environ) était en attente de restauration et de réparation, à la suite de cet acte, la maire a restauré l’électricité dans l’église, a installé des projecteurs et des surveillances policières permanentes.
Sémiramis
Source : IACS
Article en ligne sur le site du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
Turquie : Un ancien monastère syriaque vieux de 2000 ans vandalisé----------
Le monument à la mémoire du génocide assyrien vandalisé à Sydney
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose la traduction de cet article de l'agence de presse assyrienne internationale AINA réalisée pour l'Institut Assyro Chaldéen Syriaque. Le monument érigé à la mémoire du génocide assyrien chaldéen syriaque le 7 août à Sydney en Australie a été vandalisé. Un mémorial militaire du parc de Fairfield dédié aux soldats australiens et assyriens ayant combattu ensemble a connu le même sort.
Fairfield, Australie (AINA) -- Le monument érigé à la mémoire du génocide assyrien chaldéen syriaque le 7 août, a été vandalisé. Selon la police de Fairfield, l'acte de vandalisme a eu lieu vers 4h du matin. La police n'a pas trouvé les auteurs. Les vandales ont peint le croissant et l'étoile turque sur le globe du monument, qui est assis sur un socle ressemblant à une main. Ils ont également tagué des phrases telles que «Fuck assyrian dogs» et «Fuck Assyria" sur les côtés gauches et avant du socle. D'ailleurs, la plaque à l'avant du monument a été enlevée.
Selon le Fairfield City Champion, un journal local, un mémorial militaire du parc de Fairfield dédié aux soldats australiens et assyriens ayant combattu ensemble a également été vandalisé avec un mélange fait de béton et de peinture.
Cet acte de vandalisme n'est pas une surprise. Après l'inauguration du monument, les dirigeants de la communauté assyrienne chaldéenne syriaque avaient exprimé leurs préoccupations quant à la sécurité du monument.
Le monument est dédié aux 750.000 Assyriens tués par les Turcs durant la Première Guerre mondiale, entre 1915 et 1918.
Traduction de l'anglais : Sémiramis
Article en ligne sur le site du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
Le monument à la mémoire du génocide assyrien vandalisé à Sydney