LE COLLECTIF VAN [VIGILANCE ARMÉNIENNE CONTRE LE NÉGATIONNISME] LUTTE CONTRE LA NÉGATION DE TOUS LES GÉNOCIDES ET PARTICULIÈREMENT CELUI VISANT LE GÉNOCIDE ARMÉNIEN DE 1915 PERPÉTRÉ PAR LE GOUVERNEMENT JEUNE-TURC DANS L'EMPIRE OTTOMAN. PLUS D'INFOS SUR FACEBOOK.COM/COLLECTIF.VAN ET LE FIL TWITTER @COLLECTIF_VAN - BP 20083 - 92133 ISSY-LES-MOULINEAUX.

jeudi, janvier 31, 2013

Istanbul : les cendres franco-arméniennes de Galatasaray

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le bâtiment emblématique de l'Université Galatasaray à Istanbul – qui est liée à l’université Paris I par un partenariat qui a fêté ses vingt ans en 2012 - vient de brûler. La structure en bois d'époque ottomane a été tellement endommagée par les flammes et l'eau qu'il sera impossible de restaurer ce magnifique monument tel qu'il était. Pour ceux qui l'ignoraient – et parce que ce n’est pas mentionné dans l’article du Hurriyet Daily News que le Collectif VAN a traduit ci-dessous - ce joyau était l'œuvre de l'architecte arménien Sarkis Balyan. Souhaitons que toutes les merveilles dont les architectes arméniens ont paré Istanbul - qui s’appelait encore Constantinople - ne subissent pas le même sort. Car la Perle du Bosphore perdrait alors grandement sa beauté et sa spécificité (voir le lien ICI qui mène à la liste des bâtiments construits par les architectes de la famille Balyan). Comme l’avait écrit en 2007 Mehmet Altan dans le journal turc Star, « Sans la famille Balyan, Istanbul serait tout petit. » Mais ça, rares sont les guides touristiques qui le disent.

Nous nous étions interrogés à l’époque : « La Turquie de 2007 continue à s’enfermer dans le déni et dans la destruction des traces de la civilisation arménienne sur les territoires historiques arméniens : va-t-elle aussi détruire (entre autres) le Lycée Galatasaray, le Palais de Besiktas, la Mosquée Valide ? » Une prise électrique défaillante serait donc venue apporter une première réponse à cette question.
Pour être justes, mentionnons quand même que - depuis 2007 - le gouvernement turc professe une "empathie" envers l’héritage architectural et religieux arménien, et a financé (ou du moins, autorisé, dans sa grande mansuétude), la rénovation de quelques églises laissées à l’abandon depuis que les Arméniens ont été effacés de leurs territoires historiques en 1915. Le bénéfice est double : en termes d’image pour une Turquie qui frappe à la porte de l’Europe. Et de façon plus prosaïque, en retombées économiques, avec l’essor d’un tourisme « post-génocidaire » d’une diaspora arménienne désireuse de faire des pèlerinages sur les terres où elle a ses racines.

En matière de rénovation, il est sûrement trop tard pour l’essentiel du patrimoine arménien :
2000 églises médiévales arméniennes, des monastères et des centaines de cimetières avec des pierres-croix ciselées (Khatchkar) parsemaient les terres arméniennes d’Anatolie. Tremblements de terre, mais surtout destructions systématiques par l’Etat et les populations locales, auront eu raison de cet héritage de l’histoire du monde.

Depuis l’incendie de la nuit dernière, la rumeur court à Istanbul : "Le gouvernement turc convoite le terrain de Galatasaray pour construire un complexe hôtelier de luxe au bord de l’eau". Il faut dire que l'ensemble vaut de l'or : le terrain englobe aussi la Résidence au bord du Bosphore pour les Professeurs "invités" de l'Université d'Istanbul, dont le bâtiment principal est construit par le même Sarkis Balyan (à côté de l'imposant Hôpital de Baltalimani construit par la même famille)"... Souhaitons que ces rumeurs ne soient que... des rumeurs.


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Istanbul : les cendres franco-arméniennes de Galatasaray

vendredi, janvier 18, 2013

Le racisme anti-minorités, l’alpha et l’oméga de l’Etat turc

 Info Collectif VAN - www.collectifvan.org

Traduction des titres de la Une :
« Yusuf Halaçoğlu a dit tout haut
la réalité.
Les Arméniens et les membres du PKK vont devenir fous. »


Alors que Paris vient d’être secoué par un triple assassinat qui a frappé les milieux militants kurdes réfugiés en France, alors qu’une série de mystérieux assassinats d’Arméniens (ou de supposés Arméniens) - égorgés chez eux à l’arme blanche - se produit actuellement en Turquie (dont deux à Istanbul), il est urgent de pointer du doigt les discours discriminatoires des personnalités turques qui désignent « les ennemis » de la Turquie sur une base raciale. Certains textes, publiés par des médias turcs que l’on peut qualifier de « presse de caniveau », véhiculent sans état d’âme le racisme, l’antisémitisme, la haine de l’autre et la stigmatisation des minorités de Turquie. Leurs auteurs refusent catégoriquement que l’on touche à l'ADN de la République Turque, qui serait celui d’un « sang pur », débarrassé des scories non-turques…

L’article, dont le Collectif VAN diffuse aujourd’hui la traduction, est à ce titre, édifiant: publié le 17 novembre 2012, on le trace depuis quelques années sur le net, sur divers sites d’extrême-droite turque. Il serait l’œuvre du Professeur Yusuf Halaçoğlu, actuel député du MHP à Kayseri, qui affirme depuis 2007 détenir une liste « prouvant » que 80% des membres du PKK sont des Arméniens dönme (islamisés). Et donc que « la plaie » actuelle de la Turquie (à savoir le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan), est l’œuvre de ces maudits Arméniens.

De 1993 à 2008, Yusuf Halaçoğlu a dirigé avec zèle la Turkish Historical Society (TTK) - Société d'histoire turque - institution fondée sur les directives de Mustafa Kemal en vue de réécrire l’historiographie officielle de la Turquie. Il a été à ce titre, pendant les 15 années de sa présidence, le principal vecteur du négationnisme de l’Etat turc. Cet historien - qui considère qu'avoir une goutte de sang arménien, ou assyrien, ou yézidi, suffit à polluer le sang turc ou kurde, et que ce qui rend un Kurde malfaisant, c'est qu'il ait eu un arrière-grand-parent arménien - a été reçu au Quai d’Orsay en 2011 par Monsieur Alain Juppé en personne…


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Le racisme anti-minorités, l’alpha et l’oméga de l’Etat turc

« Medz Yeghern » dans l’Arménien Classique

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Medz Yeghern. Cette expression qui permet aux Arméniens de nommer le génocide dont ils ont été victimes en 1915 dans l’Empire ottoman, connaît des traductions polémiques, essentiellement depuis qu’elle a été utilisée dans un but politique par certains intellectuels turcs. Arméniens et non-Arméniens l’utilisent à tort et à travers et lui donnent différents sens. L’historien Vartan Matiossian tente d’expliquer la confusion moderne liée à cette expression, via les différents sens proposés par le Dictionnaire de l’Arménien Classique.

Pour tenter de découvrir la signification originelle de cette expression, il nous plonge dans l’histoire de la langue arménienne classique, en remontant au Moyen-Âge, puis aux textes bibliques traduits en arménien au Vème siècle, et va même jusqu’à évoquer une possible étymologie indo-européenne. Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article de Vartan Matiossian, écrit en anglais, et publié sur le site The Armenian Weekly le 12/12/12. Ce quatrième opus de toute une série dédiée à la genèse de l’expression « Grande Catastrophe », ravira les philologues et les spécialistes d’une des plus anciennes langues du monde, encore pratiquée de nos jours.


Légende photo: Les plus anciennes attestations de l’existence de yeghern apparaissent dans la traduction arménienne de la Bible au 5ème siècle.


Le mal que nous ne connaissons pas : « Medz Yeghern » et « l’Ancienne langue »

The Armenian Weekly

Vartan Matiossian

Le 12/12/12

Puis il s’arrêta et annonça : « Vous savez, il y a eu sur cette terre un medz yeghern, une grande catastrophe » comme les survivants appellent le génocide.
—Aris Janigian (2009)1

Le printemps suivant, les ministères arménien et turc annoncèrent qu’ils s’étaient mis d’accord sur un projet de bonnes relations, qui a permis le Président Barack Obama, dans son discours très attendu du 24 avril, de faire référence aux événements de 1915 non par la désignation désirée mais par une alternative arménienne : Medz Yeghern, qui signifie « grande calamité »
—Garin Hovannisian (2010)2

Si vous n’êtes pas Arménien, vous en savez probablement peu sur les déportations et les massacres : la mort d’un million et demi de civils. Medz Yeghern. La Grande Catastrophe.
—Chris Bohjalian (2012)
3

Ci-dessus se trouvent les citations d’écrivains arméno-américains de fiction ou de livres non-romanesques. Ces extraits indiquent que « Grande Catastrophe » et des termes similaires sont devenus une traduction courante de « Medz Yeghern ». La tendance a été également observée dans le monde universitaire, où des universitaires non-arméniens ont utilisé le terme. Parmi eux se trouve le théoricien de la diaspora William Safran qui a écrit : « Ces événements ont eu lieu dans leur pays d’origine, mais ils ont également servi à marquer la conscience ethno nationale de la diaspora, notamment les événements à caractère négatif, tels que… le yeghern (catastrophe) arménien, le génocide turc… »4

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« Medz Yeghern » dans l’Arménien Classique

jeudi, janvier 10, 2013

Le Collectif VAN condamne l’exécution des trois militantes kurdes

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org

Communiqué de presse du Collectif VAN - Jeudi 10 janvier 2013 - 19:15

Légende photo : De gauche à droite, Sakine Cansız, l’une des fondatrices du PKK, Fidan Dogan, permanente du Centre d'informations du Kurdistan, et Leyla Söylemez, militante kurde


Un crime politique odieux vient de se produire en plein Paris. Trois femmes, trois militantes kurdes, ont été assassinées dans les bureaux du Centre d'informations du Kurdistan, au 147 de la rue Lafayette, dans le 10e arrondissement de Paris. Il s’agit de Fidan Dogan, permanente du centre, de Sakine Cansız, l’une des fondatrices du PKK, et de Leyla Söylemez : toutes trois ont été exécutées sans doute en fin d’après-midi ce mercredi 9 janvier, dont deux d’une balle dans la nuque. Ce triple assassinat, qui vise des responsables kurdes parmi lesquelles des figures connues de la communauté, provoque l’indignation et soulève des interrogations.

Faut-il voir dans ce « contrat » la main des services secrets turcs ou de leurs alliés ?

Rien n’est à exclure mais cela semble peu probable, même si Ankara n’en est pas à une contradiction près et que la Turquie manie à merveille le double-langage. Rappelons que le quotidien Radikal a rapporté le mardi 8 janvier que les autorités turques et le leader du PKK, Abdullah Öcalan, condamné à la prison à vie, étaient parvenus à un accord-cadre sur les modalités de règlement d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. A l’heure où s’amorcent des négociations entre le PKK et l’AKP, ce crime politique risquerait donc de mettre un coup d’arrêt à la normalisation des relations turco-kurdes à laquelle semble tenir Erdogan.



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Le Collectif VAN condamne l’exécution des trois militantes kurdes