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jeudi, mai 31, 2012

Turquie : Bernard Lewis en ligne de mire

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Halil Berktay, qui est l’un des rares intellectuels turcs à oser parler en Turquie du génocide arménien, révèle dans le journal turc Taraf du 19 avril 2012 que l’universitaire Bernard Lewis, célèbre historien ottomaniste (condamné en France le 21 juin 1995 pour avoir parlé de la « version arménienne de l’histoire » au sujet du génocide arménien), aurait été l’un des soutiens occultes de la dictature militaire turque, aux côtés de Çevik Bir. Ce général à la retraite a été arrêté à Istanbul le 12 avril dernier dans le cadre de l’enquête sur le coup d'État postmoderne du 28 février 1997. Le militaire avait été l’un des principaux artisans de la répression de la société civile en Turquie. A l’occasion de cette arrestation, Recep Tayyip Erdogan a parlé de « la collusion entre des officiers conspirateurs et des dirigeants du monde de la finance, des médias mais aussi des universitaires ». Pour une fois, nous ne pouvons que souscrire aux propos du Premier ministre turc mais en élargissant sa critique aux manœuvres du même type mises en place par l’Etat turc (et donc par lui-même), et qui visent à imposer au niveau international la négation du génocide arménien…

L’article de l’historien turc Halil Berktay vient à point nommé pour étayer les propos d’Erdogan. Bernard Lewis, encensé depuis des décennies par Ankara et les négationnistes du génocide arménien, semble devenir la tête de Turc de certains de ses collègues qui n’apprécient pas ses compromissions avec le fascisme turc. De quoi donner du courage aux universitaires de Turquie qui essayent timidement de s’opposer à l’historiographie officielle imposée par l’Etat et relayée avec ostentation par Bernard Lewis. Jusqu’à présent, ils hésitaient à enfreindre la ligne rouge et à s’opposer à ce professeur émérite des études sur le Moyen-Orient à l'Université de Princeton, spécialiste de la Turquie, du monde musulman et des interactions entre l'Occident et l'Islam, auteur de nombreux ouvrages de référence sur le sujet.

Dans ce papier, Halil Berktay, Professeur agrégé d'histoire à l'Université Sabanci à Istanbul, diplômé de l’Université de Birmingham (Grande-Bretagne), chercheur invité au Center for Middle East Studies à l'Université Harvard, dénonce vigoureusement ce qu’il appelle le « lobby israélien ». Précisons qu’il n’est pas considéré comme antisémite alors que l’antisémitisme est malheureusement très répandu en Turquie : certains de ses collègues universitaires n’hésitent pas, eux, à parler de « lobby juif ». Si ses propos peuvent néanmoins avoir une résonance choquante en France, il est utile malgré tout de les mettre à disposition ici en s’attachant davantage à ce que l’historien confirme : à savoir, l’utilisation de personnalités, chaires, organisations ou institutions nationales basées à l’étranger, sous couvert de représentation de l’Etat Profond turc, aux fins de relayer la propagande de la Turquie. Nous l’avons constaté ces derniers mois en France : les interventions lues et entendues au sujet du génocide arménien n’avaient que peu de choses à voir avec un véritable travail scientifique et historique et visaient, très politiquement, à autoriser la diffusion d’un négationnisme d’Etat sur le territoire de la République française. Le Collectif VAN vous propose la traduction de cet article en turc.



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