LE COLLECTIF VAN [VIGILANCE ARMÉNIENNE CONTRE LE NÉGATIONNISME] LUTTE CONTRE LA NÉGATION DE TOUS LES GÉNOCIDES ET PARTICULIÈREMENT CELUI VISANT LE GÉNOCIDE ARMÉNIEN DE 1915 PERPÉTRÉ PAR LE GOUVERNEMENT JEUNE-TURC DANS L'EMPIRE OTTOMAN. PLUS D'INFOS SUR FACEBOOK.COM/COLLECTIF.VAN ET LE FIL TWITTER @COLLECTIF_VAN - BP 20083 - 92133 ISSY-LES-MOULINEAUX.

vendredi, mai 10, 2013

L’Azerbaïdjan se paye l'Eglise de la Madeleine pour honorer un dictateur

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le dictateur azéri Heydar Aliyev (père de l'actuel Président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliyev, qui est bien le fils de son père en matière de droits de l'homme), a été honoré mardi 7 mai à 19h par un concert donné en l'Eglise de la Madeleine à Paris à l'occasion du 90e anniversaire de sa naissance. Rappelons que son héritier, Ilham Aliyev, est actuellement classé "Prédateur des droits de l'homme" par RSF. Et que Heydar Aliyev, honoré ce 7 mai dans une des plus symboliques églises de la capitale française, a une lourde responsabilité dans les pogroms anti-arméniens - et donc anti-chrétiens - de Soumgaït (Azerbaïdjan) en février 1988. Un concert avait déjà eu lieu en février dernier à l'Eglise Saint-Roch de Paris, en mémoire des victimes azéries de Khojalou en 1992, pseudo-génocide que les Azéris attribuent aux Arméniens afin, d'une part de les diaboliser, et d'autre part, de venir en aide à leur allié, l'Etat négationniste turc : ce dernier marche de guingois depuis 98 ans, avec dans le pied, l'épine du génocide arménien de 1915...

Le Collectif VAN avait déjà, en février 2013, alerté l'Archevêché de Paris sur l'utilisation indue d'une église pour une propagande d'Etat mensongère. Sans résultat apparemment... Faut-il faire une liste des dictateurs morts et vivants et la proposer à toutes les églises de Paris, et plus largement, de France, en demandant s'il est possible d'organiser un concert en leur honneur ? Le Nakhitchevan, d'où est originaire Heydar Aliyev et où il a régné sans partage avant de diriger l'ensemble de l'Azerbaïdjan d'une main de fer et de le léguer à son fils, a été qualifié de "Corée du Nord d'Azerbaïdjan" par Radio Free Europe en 2007, de "zone de non-droit" par Reporters sans frontières ou bien de "laboratoire de la répression" par l'agence de presse indépendante azérie Turan.

A l'origine de la tartufferie du 7 mai, on retrouve le Centre Heydar Aliyev et l'Ambassade de la République d'Azerbaïdjan en France, qui ont organisé - avec l'aide de AR Production - cette soirée "à l'occasion de la célébration du 90e anniversaire de la naissance de Heydar Aliyev, Leader National de l'Azerbaïdjan". S'y est donné "un concert de piano des œuvres des auteurs azerbaïdjanais et occidentaux joués par Murad Huseynov, artiste populaire de l'Azerbaïdjan". Cette triste mascarade, qui rejaillit sur l'Eglise catholique de France dans son ensemble, s'est tenue le 7 mai 2013 à 19h en l'Eglise de la Madeleine, Place de la Madeleine à Paris. L'entrée était libre, comme la propagande azérie l'est sur le territoire de notre République... et désormais au sein de lieux de culte : les églises devraient pourtant rester des sanctuaires de la morale et de la vérité, même à l'occasion des concerts qui y sont organisés.

Notons qu'après avoir méthodiquement détruit en 2005 le cimetière médiéval arménien de Djulfa (Jugha), composé de milliers de croix de pierre ciselées (Khatchkars), l'Azerbaïdjan veille désormais à restaurer les quelques églises arméniennes classées par l'UNESCO. Situées en ville, de rares églises échappent ainsi au sort des églises arméniennes des campagnes, détruites systématiquement, comme tout signe d'un patrimoine arménien en Azerbaïdjan. Cette entreprise de "désarménisation" des terres azéries vise à accréditer le mantra officiel : "Il n'y a jamais eu d'Arméniens en Azerbaïdjan".

Rappelons que plusieurs centaines de milliers d'Arméniens ont dû fuir l'Azerbaïdjan entre 1988 et 1990 après les terribles pogroms de Soumgaït (Sumgait), Bakou et Kirovabad. La population arménienne du Haut-Karabagh, république arménienne qui a proclamé son indépendance en 1991, sait qu'elle ne pourra plus jamais vivre sous le joug turc-azéri, vecteur de haine raciale et de massacres anti-arméniens tel celui de Maragha le 10 avril 1992, véritable Oradour-sur-Glane arménien.

La république autonome azérie du Nakhitchevan, enclave anciennement arménienne à 50% et désormais totalement vidée de sa composante chrétienne, est là pour illustrer la politique d'épuration ethnique et religieuse de l'Azerbaïdjan. Notons d'ailleurs que cette politique discriminatoire vise également la communauté musulmane des Taliches, ethnie minoritaire qui voit ses mosquées détruites.
Ilham Aliyev, actuel Président de la République, a déclaré récemment : "Les Arméniens du monde entier sont les ennemis de l'Azerbaïdjan".
Tout un programme. Sera-t-il bientôt mis en musique dans une église catholique en France ? Certes, le denier du culte est en berne, mais faut-il pour autant que les prêtres diocésains deviennent plus cyniques que les adeptes de la Real-Politik ?

Une question que l'Eglise catholique de France, mais également les élus de la République, devraient se poser rapidement : les agences de communication à la solde du régime de Bakou ont établi un plan d'action implacable. Les commémorations, expositions, colloques et autres manœuvres de l'Azerbaïdjan, pour s'acheter une virginité après la sinistre affaire Ramil Safarov, "fleurissent" partout en France. Ce plan de communication vise à adouber une image positive et totalement erronée d'un Etat agressif et meurtrier qui consacre un budget colossal à s'armer. Pour tuer, encore une fois, des Arméniens.

A quand un concert en France, en honneur à Ramil Safarov, considéré comme un héros en Azerbaïdjan ? Le 19 février 2004, cet officier azéri a décapité à la hache son collègue arménien Kourken Markarian (Gurgen Margaryan), durant son sommeil. Les faits se sont produits lors d'un stage de l'OTAN intitulé "Partenariat pour la Paix" à Budapest (Hongrie). Safarov y a été condamné le 16 avril 2006 à une peine de prison à vie, sans possibilité de faire appel avant 2036. Cette sentence lui valut le Prix d'"Homme de l'Année" en Azerbaïdjan. Suite à un accord que l'on présume financier avec l'Azerbaïdjan, l'assassin Ramil Safarov a été transféré à Bakou fin août 2012 où il a été accueilli en héros, immédiatement gracié par le Président Ilham Aliyev, et où il s'est vu octroyer une promotion, un appartement de fonction, ainsi que le montant de sa solde pour les 8 années de prison purgées en Hongrie.

Plus récemment, en Azerbaïdjan, le roman "Rêves de pierre" de l'écrivain azéri Akram Aylisli, a valu à ce dernier d'être victime d'une violente campagne de persécution orchestrée par le président Ilham Aliev pour les prétendues positions pro-arméniennes que l'écrivain expose dans ce livre, écrit en russe et publié à Moscou. Akram Aylisli y relate les massacres d’Arméniens au Nakhitchevan au début du XXe siècle (par les Azéris que l'on nommait Tatars à l'époque) et à Bakou à la fin du XXe siècle. Devenu « ennemi public » en Azerbaïdjan, il s'est vu retirer sa pension, sa femme et son fils ont perdu leur travail, des autodafés de ses romans ont été mis en scène devant son domicile, et son oreille a même été mise à prix. Selon certaines informations datant de fin avril 2013, l'écrivain aurait finalement choisi de quitter l’Azerbaïdjan.

Ce 7 mai, Paris a été une Ville Lumière pour ceux qui maintiennent leur démocratie dans les ténèbres. Amen.

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