19 Mai : Journée de mémoire du génocide du Pont Euxin
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous invite à lire cet article publié sur le site Diaspora Grecque le 18 mai 2013.
Diaspora Grecque
le 18/5/2010 20:38:30
2 millions de Pontiques vivent aujourd'hui de par le monde et ils ne demandent qu'une seule chose : que justice leur soit rendue, que la Turquie reconnaisse le génocide de leur peuple.
De toutes manières, pour accéder à l'Union Européenne, la Turquie devra faire des efforts dans ce sens en reconnaissant les actes barbares menés sous le régime de Kemal Ataturk et notamment le génocide des Grecs, des Arméniens mais aussi des Assyriens.
Nous nous devons, pour les générations à venir, respecter cette page de notre histoire et surtout ne pas oublier. Apprendre la langue grecque, raconter notre histoire à nos enfants et préserver l'orthodoxie dans nos foyers, voilà ce qui nous permettra, à nous, Grecs de la Diaspora, de maintenir allumée la flamme de l'hellénisme.
Comment peut-on oublier...?
En 1994, le gouvernement grec décidait de fixer la date du 19 mai comme journée de commémoration du génocide des Grecs du Pont Euxin.
En effet, entre 1914 et 1923, un véritable nettoyage ethnique a été opéré par les Turcs sur les rives du Pont-Euxin. 353 000 Grecs sur 700 000 qui y vivaient depuis le 11e siècle av. J.-C. ont été massacrés.
Suite aux accords de Lausanne concernant l’échange de populations, le reste de la population pontique a été rapatriée dans la partie libre de la Grèce, en particulier dans le Nord du pays. Plus tard, nombreux, ils émigrèrent dans les pays industriels
Le Pont a appartenu à Byzance durant le Moyen Age. Et Byzance était l'Empire Romain d'Orient. Donc tous les habitants ainsi que les autorités se disaient Romains même s'ils savaient qu'ils étaient Grecs. Le Pont en tant que "thème" de Byzance (genre de Province) appartenait aussi à cet Empire et c'est pour cela qu'il s'appelait "Romania". Et c'est aussi pour cela qu'il a pris le symbole de l'aigle, l'aigle a une tête car le Pont est sensé protéger seulement les frontières de l'Est de l'Empire Romain, alors que Byzance devait se protéger des ennemis de l'Est et de l'Ouest. La phrase
“ i romania ki'an perassen anthei kai ferei ki'allo"
veut dire que même si, Romania, c'est-à-dire le Pont, est pris par les Turcs, il reviendra de nouveau (aux mains des Grecs).
La tactique des Turcs fut, à par le massacre, d’exterminer beaucoup de personnes pendant l’exode.
En quittant leur village, les déportés ne purent rien emporter. Ils partirent à moitié dévêtus, sans chaussures, sans nourriture ni eau.
L’exode dura neuf mois ; beaucoup moururent de fatigue, de sous-nutrition ou bien étaient assassinés par les habitants des villages qu’ils traversaient. En permanence, ils étaient sous la surveillance de soldats turcs qui changeaient régulièrement, à chaque village.
Le Pont Euxin
L'ancienne appellation du Pont Euxin était Axénos ou Axinos Pontos (mer inhospitalière) en raison des conditions climatiques difficiles de la région et notamment des vents violents responsables de nombreux naufrages. Après la conquête de celle-ci par les Grecs (vers 800 av. J.-C.), le nom de Pont Euxin (Εύξεινος Πόντος - Mer hospitalière) lui est donné. Les Mongoles et les Tartares quant à eux l'appelleront Mélas Pontos (Μέλας Πόντος- Mer Noire).
Durant près de 27 siècles, et malgré les diverses conquêtes, invasions et batailles menées par les Grecs contre plusieurs envahisseurs et contre l'Empire Ottoman en particulier, les Pontiques ont su préserver une certaine autonomie territoriale et culturelle. Cette dernière s'exprimait surtout à travers leur dialecte, leurs traditions, leurs chants et leurs danses.
Cette «autarcie» s'est affirmée historiquement par une tentative d'auto-proclamation de République du Pont en 1918 et par un projet de confédération gréco-arménienne en 1920. Ces deux tentatives ont échoué faute de soutien militaire qui n'a jamais été accordé par le gouvernement grec et faute de soutien diplomatique refusé par les puissances occidentales.
L'idée de créer un état indépendant était pourtant soutenue par Elefthérios Vénizélos mais ce dernier perdit les élections le 14 novembre 1920. Les royalistes prirent alors le pouvoir mais aucun projet concernant l'Asie Mineure et le Pont ne vit le jour.
Face au danger que pouvait représenter cette perte de territoire, l’Empire ottoman, mené alors par Mustapha Kémal Atatürk, entreprend la conquête de celui-ci malgré le traité de Sèvres qui fut imposé à la Turquie la même année. Par les termes de ce traité, la Turquie avait renoncé à toutes les terres non turques et perdu des territoires importants au profit de la Grèce, y compris Smyrne, la Thrace et des iles de la mer Égée.
Bien qu’accepté par le gouvernement faible du sultan Mehmet VI, le traité de Sèvres fut dénoncé par les nationalistes turcs dirigés par Mustafa Kémal Atatürk, qui rompit de manière unilatérale avec les autorités de Constantinople et remporta la guerre qu’il mena contre les forces grecques occupantes à Smyrne. C'est ainsi qu'en décembre 1920, les Turcs vainquirent l'année arménienne avec le soutien des Bolchéviques qui souhaitaient prendre possession des républiques du Caucase.
À la suite des succès nationalistes et de l'abolition du sultanat par Kémal, les puissances alliées acceptèrent une révision des accords de paix. Les négociations débutèrent à Lausanne en novembre 1922 et le traité fut signé six mois plus tard.
Le traité de Lausanne
Après la catastrophe d'Asie Mineure et notamment la prise de Smyrne qui fut incendiée, le traité de Lausanne, traité de paix entre la Turquie et les puissances alliées victorieuses et coalisées de la Première Guerre mondiale est signé le 24 juillet 1923. Ce traité remplaçait le traité de Sèvres.
La Turquie récupéra ainsi l'est de la Thrace et certaines îles de la mer Egée. Les Dardanelles furent démilitarisées et des articles spécifiques pour les droits de passage en temps de paix ou de guerre furent ajoutés (ceux-ci furent révisés par la convention des Détroits en 1936). Enfin, le traité prévoyait des échanges de population destinés à régler le problème des minorités : une partie des Grecs fut donc rapatriée en Grèce et une partie des Turcs de la Thrace occidentale en Turquie.
Le déracinement des Grecs du Pont est l'un des plus grands crimes de l’histoire humaine. Après 27 siècles de vie, un peuple a été expulsé de ses terres, abandonnant foyers paternels, maisons, églises, terres des ancêtres pour s'installer sur les littoraux de la Grèce.
Le génocide en Asie Mineure, autant que dans le Pont constitue l'une des pages historiques les plus tragiques de l'histoire des Grecs. Le coût humain a été conséquent : on estime à près d'un million le nombre de vies perdues dans la région d'Asie Mineure durant la période 1914-1924.
L'année 1922 a été la plus tragique. Le génocide a été reconnu par deux fois par le Parlement grec : la première fois en 1994, il reconnaît le génocide des Grecs du Pont et adopte la date du 19 mai comme journée de mémoire du génocide pour la période 1916-1923. Cette date correspond à l'arrivée de Kémal Atatürk à Samsun, soit au début de la conquête du Pont. La seconde fois, en 1998, le Parlement reconnaît le génocide pour l'ensemble de l’Asie Mineure et adopte comme journée de mémoire le 14 septembre.
A Marseille
Le premier congrès mondial des Pontiques
Le premier à avoir soulevé le drapeau de la lutte pour la libération du Pont Euxin fut le Marseillais, d’origine pontique, Konstantinos Konstantinidis, grand commerçant.
Il était le fils du maire de Kérassounda, ville du Pont Euxin, Capétan Giorgis.
En octobre 1917, les bolchéviques se révoltèrent. Vers la fin de la Première Guerre Mondiale, plusieurs pays demandèrent leur autonomie. K. Konstantinidis trouva le moment opportun, pour le Pont Euxin, d’obtenir aussi la sienne et, avec son propre argent, il fit imprimer la carte géographique de cette région et publia toutes sortes de documents qu’il adressa à plusieurs Premiers ministres, ministres, députés et à la presse du monde entier.
Lorsqu’il réalisa que tous les Pontiques de la Diapora s’étaient soulevés pour l’indépendance du Pont Euxin, il décida d’organiser, à Marseille, le 22 janvier 1918, le “Premier Congrès Mondial des Pontiques”.
Il fut alors élu Président du Conseil et Vassilis Ioannidis vice-Président. Auparavant, K. Konstantinidis aida financièrement l’armée grecque et lui envoya des armes du port de Marseille.
Le 20 septembre 1912, il affréta un bateau qui partit du port de Marseille avec, à son bord, environ 250 jeunes volontaires grecs et 12 Français, à destination du Pirée, afin de rejoindre l’armée grecque.
Plus de 2 000 Grecs de Marseille et de la région se trouvaient sur le quai, brandissant drapeaux grecs et français, chantant et dansant pour fêter le départ de ces volontaires et en criant :
«Vive la Grèce, vive la France, Grèce-France alliées».
http://diaspora-grecque.com/modules/altern8news/article.php?storyid=2192
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home