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lundi, juin 14, 2010

Israël/Turquie : d'anciens amis les uns contre les autres


Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Christopher Hitchens, journaliste britannique résidant aux USA, connu pour ses positions antithéiste et antireligieuses, signe un article incendiaire dans lequel il brocarde tout à la fois l’Etat d’Israël pour sa collaboration « avec certains des pires éléments de la Turquie moderne », « la mégalomanie du Premier ministre turc voyou, Recep Tayyip Erdogan », l’hypocrisie visant à désigner par les mots « militants » et « humanitaires » des membres ou émules des Frères Musulmans, et le fait que l’attaque stupide contre le bateau turc ait bénéficié d’une bien plus grande « couverture médiatique que la récente décision cynique d’Erdogan de devenir un partenaire dans les manœuvres nucléaires du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad ». Le journaliste conclut en ces termes : « La Turquie ne peut pas être pensée comme étant européenne tant qu’elle n’arrêtera pas de mentir sur l’Arménie, qu’elle ne retirera pas ses troupes d’invasion de Chypre et n’accordera pas des droits complets à sa vaste population kurde. Israël ne sera jamais accepté comme un Etat pour les juifs tant qu’il ne cessera de diriger d’autres peuples contre leur volonté. » Le Collectif VAN vous présente la traduction de cet article publié sur le site Slate.fr le 7 juin 2010.

Israël et la Turquie – c’est compliqué

Le cafouillage avec la flottille dresse d'anciens amis les uns contre les autres

Par Christopher Hitchens

Slate.fr

Lundi 7 Juin 2010, à 11:01

J’espère qu’à présent, l’État d’Israël regrette sa collaboration passée avec certains des pires éléments de la Turquie moderne. Il n’y a pas si longtemps de ça, les lobbies défendant les intérêts juifs aux U.S.A., et même, selon certains, l’ambassadeur israélien à Washington, réussissaient à faire des pétitions au Congrès pour bloquer la résolution condamnant le génocide des Arméniens. (L’adoption de justesse de la résolution cette année semble avoir contribué à la paranoïa croissante évidente et à la mégalomanie du Premier ministre turc voyou, Recep Tayyip Erdogan.) Et, alors même que les troupes turques occupaient un tiers de Chypre et expulsaient environ 170 000 Chypriote grecs, sans parler des incursions illégales en Irak à la poursuite des rebelles kurdes, les forces armées israéliennes se sont joyeusement engagées dans des exercices conjoints avec elles. Si cette époque de collaboration indécente est terminée, alors tant mieux. Mais, même ainsi, il y a quelque chose de légèrement hypocrite dans la manière dont les foules israéliennes ont soudainement découvert la situation des droits de l’homme et les ambitions régionales impérialistes de leur ancien allié.

En parlant d’hypocrisie, cependant, que pensez-vous donc de la façon dont les mots militant et humanitaire sont soudainement apparus dans nos médias ? Militant est employé pour décrire un groupe principal de Turcs et d’Arabes, parmi lesquels nombreux sont ceux qui sont identifiables par leur nom en raison de leur affiliation ou parce qu’ils sont membres ou émules des Frères Musulmans. (Dans un souci d’équité je suppose que ce terme englobe aussi des personnes telles que Denis Halliday, cet Irlandais naïf qui faisait campagne si fortement pour que soient levées les sanctions envers Saddam Hussein.) Et humanitaire est utilisé pour décrire le matériel que ces braves citoyens cherchent à donner au Hamas. Mais est-il réellement humanitaire de faire des contributions à un parti dirigeant qui possède une idéologie raciste et totalitaire et qui reçoit régulièrement une aide non humanitaire de la Syrie et de l’Iran, deux des dictatures les plus rétrogrades et agressives du monde ?


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