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lundi, janvier 11, 2021

Presse arménienne : Revue du 6 au 11 janvier 2021

 


Info Collectif VAN - www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous présente cette Revue de Presse parue sur le site de l'Ambassade de France en Arménie le 11 janvier 2021.

 

Ambassade de France en Arménie

 

Revue de la presse arménienne du 6 au 11 janvier 2021 

 

Réunion trilatérale entre Poutine, Pachinian et Aliyev/ Une réunion trilatérale entre le Président russe Vladimir Poutine, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lieu le 11 janvier à Moscou à l'initiative du dirigeant russe. Selon le service de presse du Kremlin, les parties examineront la mise en œuvre de la déclaration du 9 novembre 2020 et discuteront de nouvelles mesures pour résoudre les problèmes existants dans la région. « Une attention particulière sera accordée à l'assistance aux habitants des zones touchées par les opérations militaires, ainsi qu'au déblocage et au développement des liens commerciaux, économiques et de transport ». En outre, Vladimir Poutine aura des entretiens séparés avec Aliyev et Pachinian. Selon la porte-parole du Premier ministre arménien, la réunion trilatérale est « de nature économique, et fait référence à l'ouverture des communications régionales, au transport international de marchandises ». « La partie azerbaïdjanaise et certains cercles arméniens font constamment circuler le sujet du soi-disant « corridor de Meghri », mais comme cela a été mentionné à maintes reprises, la déclaration trilatérale du 9 novembre ne contient aucune disposition sur la création d'un corridor à travers Meghri ou l'Arménie » a déclaré la porte-parole. Selon elle, pour la partie arménienne, ce sont les questions du retour des captifs, des opérations de recherche et de sauvetage des soldats et de la recherche des corps des victimes qui sont cruciaux. « Sans solution à ces problèmes ou progrès significatifs, il sera extrêmement difficile de discuter efficacement de l'agenda économique, et la partie arménienne considère la discussion sur cette question comme l'un des thèmes clés de la réunion de Moscou ». D’après elle, il n’est pas prévu de signer à Moscou un document sur le règlement de la question du Karabakh ou de toute question territoriale, mais si au cours de la réunion il est possible de parvenir à un accord sur les questions économiques, l'échange de prisonniers et les personnes disparues, il est possible qu’une déclaration commune sur les résultats de la réunion soit signée. 

 

Entretiens téléphoniques Macron-Pachinian et Macron-Poutine/ Le Président de la République s’est entretenu le 6 janvier avec le Premier ministre arménien. Il a souhaité exprimer ses vœux au peuple arménien pour la nouvelle année à l’occasion du Noël arménien, et a réitéré le soutien de la France pour apporter de l’aide humanitaire, au lendemain de l’arrivée à Erevan d’un cinquième avion affrété par le gouvernement français ; cet avion a acheminé 70m3 de vêtements pour l’hiver et de matériel médical rassemblés en France par la Fondation Aznavour. « Le Président de la République a dit sa détermination à œuvrer pour qu’un processus politique équilibré s’engage afin de trouver une solution politique durable après l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre. Dans ce contexte, le Président de la République s’est engagé à appuyer les efforts en cours pour permettre la libération de tous les prisonniers, et à accompagner le développement économique de l’Arménie ». En amont de la réunion trilatérale à Moscou, M. Macron a également eu un entretien téléphonique avec son homologue russe. Les parties ont noté que cette réunion était principalement destinée à examiner les prochaines étapes pour instaurer une vie pacifique dans la région. « L'importance de la fourniture urgente d'une aide humanitaire aux populations touchées par les combats, notamment par l'intermédiaire des organisations internationales compétentes, a été soulignée » indique le communiqué du Kremlin. Selon la presse, Macron et a rappelé l'importance de la coopération internationale pour la solution politique de la question du Karabakh et a noté qu'il était nécessaire de commencer à discuter d'une solution politique du conflit.

 

Pachinian signerait un nouveau document le 11 janvier à Moscou ?/ Des personnalités et certains médias de l'opposition ont déclaré que Pachinian signerait à Moscou un accord sur des concessions territoriales à l'Azerbaïdjan afin de consolider le cessez-le-feu. Une manifestation a été organisée samedi devant le Ministère de la Justice après l’apparition dans la presse de l’information selon laquelle le projet de ce document se trouvait dans ce Ministère. Le Ministre de la Justice et son service de presse se sont empressés de rejeter la demande dans des déclarations séparées. La porte-parole de Pachinian a également nié l'existence d'un tel document. Les affirmations de l'opposition semblent avoir suscité l'inquiétude du président Armen Sarkissian qui a déclaré que le gouvernement devrait être responsable devant le public et s'en tenir à la constitution et aux lois arméniennes lors de la mise en œuvre de l'accord du 9 novembre.

 

La question des prisonniers de guerre continue d’être au centre de l’attention de la presse et de la société arméniennes/ Rappelons que la déclaration du 9 novembre 2020 prévoit l'échange de tous les prisonniers de guerre et civils détenus par les parties au conflit. Jusqu'à présent, 54 Arméniens ont été libérés. Dans une lettre du 26 décembre 2020 adressée au Secrétaire général des Nations unies le Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères a confirmé la capture en décembre 2020 dans le district de Hadrut au Karabakh de 62 militaires arméniens. « À la suite d’une opération antiterroriste menée conjointement par le Service de la sécurité́ d’État et le Ministère de la défense de la République d’Azerbaïdjan dans des zones récemment libérées de l’occupation, un groupe de sabotage des forces armées arméniennes a été́ pris ». Dans ses remarques du 31 décembre 2020, le Président Ilham Aliyev a déclaré que les Arméniens capturés par les troupes azéries après la fin des hostilités au Haut-Karabakh n’étaient pas des prisonniers de guerre mais des « terroristes ». Selon les commentateurs arméniens, l'Azerbaïdjan utiliserait les prisonniers comme monnaie d'échange pour obtenir de l'Arménie davantage de concessions territoriales. Selon la presse, le 14 décembre 2020, l'Arménie a remis tous ses prisonniers azerbaïdjanais, dont deux hommes détenus pour meurtre depuis 2014, dans ce qui était censé être un échange « tous pour tous ». Siranush Sahakyan, une avocate des droits de l'homme qui s'occupe de la question des prisonniers de guerre, a déclaré au service arménien de RFE/RL que la partie arménienne possédait des preuves qu'au moins 120 captifs arméniens étaient toujours détenus par Bakou. Ses remarques ont été faites un jour après que la partie azerbaïdjanaise ait déclaré qu'il n'y avait que cinq prisonniers de guerre arméniens. D’après l’Ombudsman arménien, les déclarations des autorités azerbaïdjanaises selon lesquelles les arméniens détenus ne sont pas des prisonniers de guerre, mais plutôt des terroristes arrêtés, constituent une violation flagrante des processus humanitaires d'après-guerre et des exigences internationales en matière de droits de l'homme. « Le défenseur des droits de l'homme de l'Arménie considère comme absolument condamnable la politisation de cette question humanitaire et des droits de l'homme, et le fait de relier, même de loin, ces questions de droits de l'homme à toute question territoriale, ou d'ailleurs les tentatives évidentes des autorités azerbaïdjanaises d'exploiter ces questions à des fins politiques » a déclaré l’Ombudsman. Les autorités ont déclaré que le 9 et le 10 janvier le directeur du service de sécurité nationale d'Arménie Armen Abazyan a eu des réunions de travail avec son homologue azerbaïdjanais Ali Nagy dans les zones frontalières. « Les questions relatives à l'échange de prisonniers et à la recherche des disparus ont été abordées au cours de la réunion. La communication sur ces sujets se poursuit » dit le communiqué sans donner de détails.

 

MAE: l'Azerbaïdjan utilise les prisonniers de guerre arméniens comme otages pour faire avancer son programme politique/ Le Ministère arménien des Affaires étrangères (MAE) a fermement condamné le 9 janvier l'ouverture de poursuites judiciaires par l'Azerbaïdjan contre les prisonniers de guerre arméniens. « Ces actions des autorités azerbaïdjanaises constituent une violation flagrante du droit humanitaire international » a déclaré le MAE rappelant aussi les crimes de guerre commis par l’Azerbaïdjan pendent la guerre. « Il convient de noter que les militaires arméniens ont été capturés à la suite de la violation d'une autre disposition de la déclaration trilatérale : L'Azerbaïdjan a lancé des opérations militaires en direction des villages de Khtsaberd et Hin Tagher dans la région de Hadrut du Karabakh un mois après l'établissement du cessez-le-feu. La partie azerbaïdjanaise a notamment annoncé la poursuite des prisonniers de guerre environ un mois après la capture des militaires arméniens, ce qui démontre que l'Azerbaïdjan utilise les prisonniers de guerre arméniens comme otages pour faire avancer son programme politique ».

 

Pachinian: l'échange de prisonniers et de corps est une condition préalable au déblocage des infrastructures de transport/ Dans une publication Facebook du 8 janvier, Pachinian a identifié les principales priorités de son administration dans le processus de mise en œuvre de la déclaration trilatérale : 1/ la libération de tous les prisonniers arméniens restant en captivité en Azerbaïdjan, la récupération des corps des soldats et civils arméniens tués pendant la guerre, 2/ le déblocage de toutes les infrastructures économiques et de transport dans la région, « ce qui signifie à la fois le transport de fret et la communication de transport par l'Arménie à travers le territoire de l'Azerbaïdjan vers la Russie et la République islamique d'Iran, ainsi que le transport de fret et la communication de transport par l'Azerbaïdjan à travers le territoire de l'Arménie vers le Nakhitchévan ». « J'attire une fois de plus l'attention sur le fait que dans la déclaration du 10 novembre, il n'y a pas d'expression « corridor » en relation avec Meghri ou tout autre territoire de la République d'Arménie » a déclaré Pachinian notant que le choix des voies de communication de l'Arménie à la Russie et de l'Azerbaïdjan au Nakhitchévan était un sujet de discussion distinct et qu’une condition préalable importante de son efficacité était l'échange de prisonniers, d'otages, d'autres détenus, de cadavres, ainsi que la recherche intensive des disparus.

 

Des maisons arméniennes dans le Syunik se sont retrouvées sur le territoire contesté ; l’Ombudsman critique la méthode utilisée pour la démarcation de la frontière/ Le gouvernement a déclaré que douze nouvelles maisons seraient construites dans le village de Shurnukh, dans la région arménienne de Syunik, car douze maisons arméniennes se sont retrouvées sur le territoire contesté. Rappelons qu’un processus de la démarcation de la frontière de l'État entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est en cours. L’Ombudsman arménien qui s’est rendu dans ce village a déclaré que les approches actuelles en matière de démarcation des frontières, l'utilisation mécanique du GPS ou de Google Maps, violaient les droits des résidents frontaliers de la République d'Arménie. « Il est absolument nécessaire d'adopter des approches professionnelles fondées sur la recherche scientifique, un travail de commission détaillé sur le terrain, associé à une base juridique appropriée, et bien plus encore, fondé sur des principes juridiques solides » a déclaré l’Ombudsman.

 

Aliyev a de nouveau menacé l'Arménie/ Le Président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a de nouveau menacé l'Arménie en raison des visites des responsables arméniens au Haut-Karabakh. « J'ai été informé que le ministre arménien des Affaires étrangères était à Stepanakert. Qu'ils n'oublient pas la guerre. Ces voyages doivent prendre fin. Nous avertissons que si de telles actions provocatrices sont prises, l'Arménie regrettera encore plus » a déclaré Aliyev le 7 janvier. Selon lui, si de tels voyages sont répétés, « la réponse serait très dure ». Le Ministère arménien des Affaires étrangères a qualifié les allégations de Bakou comme étant sans fondement. « La déclaration du 9 novembre n'impose aucune restriction aux contacts entre l'Arménie et l'Artsakh à différents niveaux » a déclaré la porte-parole en rappelant que la déclaration du 9 novembre ne contenait aucun accord sur le statut du Karabakh. « Le statut de l'Artsakh devrait être défini à l'issue du processus de paix, sur la base des principes proposés par les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, selon le principe du droit des peuples à l'autodétermination » a déclaré la porte-parole du MAE arménien. Selon elle, Bakou même viole une disposition clé de de la déclaration trilatérale en refusant de libérer les soldats et de civils arméniens qui ont été capturés pendant la guerre. L'Ombudsman arménien a attiré l'attention de la communauté internationale sur le fait que les déformations et les accents du discours du président de l'Azerbaïdjan du 7 janvier 2021 violaient le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme en général. Selon lui, le discours a utilisé des menaces ouvertes contre l'Arménie et la société arménienne, des expressions menaçant l'ensemble du peuple arménien et insultant sa dignité. « Le discours a également fait référence à l'isolement du Karabakh et à l'interruption de l'aide humanitaire au Karabakh » a déclaré l’Ombudsman.

 

Pachinian n’a pas participé à la messe de Noël en raison de la pandémie/ Nikol Pachinian n’a pas assisté le 6 janvier à la messe de Noël arménien. Selon sa porte-parole, l’absence de Pachinian s’explique par la pandémie de coronavirus. La presse rappelle que Pachinian s'est déjà isolé en juin 2020 après avoir annoncé que lui et les membres de sa famille avaient été testés positifs à la COVID-19. Par ailleurs, la veille de la messe un groupe de partisans de l'opposition avait déclaré vouloir empêcher Pachinian d'assister à la messe de Noël. La presse note que le Président du Parlement et d'autres membres importants de l'équipe politique de Pachinian étaient également absents. Le procureur général Artur Davtyan était le seul haut fonctionnaire de l'État présent à la messe tenue par le Catholicos Karékine II. Rappelons que le Catholicos et d'autres hauts responsables de l'Église apostolique arménienne avaient publiquement soutenu les demandes de l'opposition sur la démission de Pachinian. Certains prêtres de l'Église arménienne ont participé à des manifestations antigouvernementales. Le Catholicos a mentionné la guerre du Karabakh et ses conséquences désastreuses lors de la messe « La vigilance nécessaire n'a pas été exercée face aux menaces d'une paix et d'une guerre instables, les intérêts de la patrie et du peuple ont été subordonnés aux aspirations et aux objectifs individuels. Un esprit de rejet de Dieu et des idéologies et habitudes étrangères ont imprégné notre société » a déclaré le Catholicos.

 

Le régime de « quarantaine » serait prolongé de 6 mois/ Invoquant le nombre toujours important de cas de coronavirus dans le pays, le ministère de la santé a officiellement demandé au gouvernement de prolonger de six mois le régime de « quarantaine » qui est en vigueur jusqu'au 11 janvier. Rappelons que ce régime permet au gouvernement d’imposer le port du masque dans tous les lieux publics et d’appliquer des règles de distanciation sociale et d'hygiène pour les entreprises [cf. le résumé des règles disponible sur le site de l’Ambassade de France en Arménie]. La porte-parole de Pachinian a déclaré que le gouvernement validerait cette demande. La presse note que le Ministre de l'économie Vahan Kerobyan s'est publiquement opposé à la proposition du ministère de la santé affirmant que les restrictions porteraient préjudice à l'économie arménienne qui a déjà été durement touchée par la pandémie de coronavirus. La porte-parole du Ministère de la santé a rejeté ces critiques, déclarant que les règles existantes n'imposaient pas de restrictions à l'activité économique et ne faisaient que réduire le risque d'infections par COVID-19 au sein des entreprises et autres entités. 

 

Rédaction : Lena Gyulkhasyan

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