Turquie : Allocution du Premier ministre R.T. Erdogan, à l'aéroport d'Istanbul
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous présente la traduction de l’allocution du Premier ministre R.T. Erdogan, à l'aéroport d'Istanbul, le 6 juin 2013 au soir faite par Etienne Copeaux et publiée sur son blog susam-sokak.fr le 8 juin 2013.
susam-sokak.fr
Samedi 8 juin 2013
Il s'agit du texte intégral, traduit par mes
soins, publié le 7 juin 2013 à 9h28 sur le site officiel du parti AKP. Des
erreurs de traduction sont toujours possibles. Pour vérifier sur la version en
turc : http://www.akparti.org.tr/site/haberler/basbakan-erdoganin-ataturk-havalimaninda-yaptigi-konusmanin-tam-metni/45643
« Chers Stambouliotes, chers compagnons, je
vous salue affectueusement, en même temps que je salue tous nos concitoyens qui
nous regardent en ce moment sur leurs écrans de télévision. Je vous remercie
pour l'émotion et l'esprit de décision sans faille dont vous faites preuve au
cœur de cette belle nuit d'Istanbul. »
« Mais ce soir, je salue aussi tous ceux
dont le souffle anime les villages et les villes de la république de Turquie.
Je salue toutes celles qui restent droit en s'adressant à Dieu, nos mères, nos
grands-mères, nos sœurs. Je salue ceux qui gagnent leur pain avec leur sueur, paysans,
ouvriers, travailleurs. Je salue tous nos jeunes frères qui restent grands,
dignes et sérieux comme l'est la Turquie tout entière. »
« Et je salue également les villes sœurs
d'Istanbul, Sarajevo, Bakou, Beyrouth, Le Caire, Skopje, Bagdad, Damas, Gaza,
Ramallah, La Mecque et Médine. Je salue à nouveau Istanbul, naturellement,
chaque quartier, chaque rue, je la salue de tout mon cœur. »
« Ce soir je vous transmets aussi des
salutations plus lointaines, celles de nos frères du Maroc, d'Algérie et de
Tunisie. Que Dieu préserve éternellement cette fraternité ! Que Dieu
préserve notre unité, notre solidarité, notre affection mutuelle. Là-bas, nos
frères, et leurs dirigeants, nous ont répété : “Tout cela passera, parce
que nous croyons en vous“. »
« C'est que notre objectif n'est pas de
briser les cœurs ; nous voulons au contraire créer la cordialité. Nous
restons droit et nous voulons progresser. Nous n'avons rien à faire avec les
querelles et les affrontements ; vandaliser, casser, détruire, ce n'est
pas notre culture. »
« Mes frères, ce que nous savons faire,
c'est produire et construire. Jusqu'à présent, nous avons renforcé la Turquie
et ce, je le souligne, malgré le lobby financier, ce lobby qui pense nous
menacer par la spéculation en bourse. Il faut en être bien conscient : les
peines que déploient notre peuple ne doivent pas nourrir ces gens-là. Ceux qui
soutiennent et organisent ce vandalisme vont nous trouver en face d'eux. Et
ceux qui reconnaissent qu'ils sont devenus cinq fois plus riches durant notre
période [de gouvernement], ceux-là commencent à nous rejoindre. Car nous sommes
venus au gouvernement pour améliorer leur situation, au point qu'aujourd'hui le
monde entier veut nous suivre. »
« Et d'où vient ce succès ? Il vient
de notre patience et de notre acharnement. Chacun doit savoir cela : nous
avons construit la Turquie sur la base de la fraternité, en renforçant notre
fraternité. Nous n'avons laissé de côté aucun des 76 millions de citoyens du
pays. Certains prétendent que je ne suis que le Premier ministre de 50 %
des citoyens. Que ce discours cesse ! Nous sommes au service de 76
millions de personnes. Nous avons rendu service à l'ensemble du pays d'un bout
à l'autre, sans aucune distinction. »
« Voici dix ans, qui aurait pensé qu'il y
aurait un aéroport à Hakkari ? À Sırnak ? Quand nous sommes arrivés
il y avait des aéroports dans 26 département ; maintenant 50 départements
en sont pourvus. Certes, ceux qui se révoltent ne le font pas contre ces
réalisations ! Ils se soulèvent contre nous. Ils ne considèrent que le
parti qui a initié ces réalisations. “Qui a fait ça ? Ah c'est
l'AKP ! Ils l'ont fait uniquement pour gagner des voix aux
élections !“ disent-ils. Mais personne, quelle que soit son origine
ethnique, son appartenance religieuse, son idéologie, sa façon de penser, n'a
été laissé de côté. En effet, et je souligne ceci : nous ne sommes pas les maîtres de 50 millions de personnes ou de 50 % de la population, nous ne
sommes pas les maîtres de 76 millions de personnes, nous sommes à leur service. Tous ensemble, nous sommes la Turquie. Nous sommes unis, nous
sommes ensemble, nous sommes des frères. En toute impartialité, nous observons,
nous analysons, nous apprécions ce qui se passe en Turquie, avant
d'agir. »
« Le succès du parti AKP n'est pas dû aux
tensions, aux affrontements, à la polarisation de la société. »
« Au nom du respect de la démocratie, du
résultat des scrutins, de la volonté de la nation, nous demandons de la part
chacun, je dis bien de chacun, de rester respectueux [du gouvernement]. Dès le
début [de notre période de gouvernement, 2002], nous avons bien affirmé :
“Notre objectif, c'est la démocratie avancée“. Et nous y parviendrons. »
« Mes frères ! C'est la nation [millet],
et elle seule, qui choisit le dépositaire du pouvoir. La nation estdépositaire du pouvoir et personne d'autre. Personne ne peut s'en
prendre à ce pouvoir ni contester les élections. Nous sommes là depuis dix ans
et demi, et pendant cette durée nous avons considéré le pouvoir du peuple comme
une chose sacrée, nous l'avons protégé comme notre propre vie et nous
continuerons de le faire. »
« Personne, je dis bien personne dans ce
pays, n'a le droit d'agir en dehors du droit, de piétiner la démocratie, de
vandaliser, détruire, de dégrader les biens publics dans les villes. »
« Alors, au nom de la protection de ces
arbres de la Promenade de Taksim – même pas quinze arbres ! - trois
personnes sont mortes, deux de nos jeunes, et un martyr 1,
un commissaire principal. Je dois vous dire une chose : mes frères, si
importante que soit la mort de ces deux jeunes, le martyre d'un de mes
commissaires est au moins aussi important. La tâche de ce policier était la
protection de la sécurité des personnes dans notre pays. Le policier se rend
sur le terrain, il s'oppose aux terroristes, il barre la route au vandale, à
l'anarchiste, sans se mêler de leurs affaires. On crie : “Retirez la
police !“. Mais que se passerait-il ? La Turquie n'est pas un
quelconque rassemblement désordonné, la Turquie c'est un Etat républicain. Les
institutions publiques, leur matériels, leurs véhicules, autant que les
véhicules et les biens de nos concitoyens, autant que la vie des hommes,
doivent être protégés contre toutes les agressions, et c'est le devoir de la
police. »
« Ils sont donc intervenus ; il est
possible qu'ils l'aient fait avec quelque exagération. J'ai transmis des
consignes, répercutées par le Premier ministre par intérim. Le ministre de
l'intérieur fait le nécessaire sur cette question. Cela sera examiné par la
justice. Mais personne n'a le doit de nous agresser. »
« Mes frères, la femme de notre commissaire
portait un bébé. La plupart des quelque mille blessés sont des policiers. Les
villes n'ont pas brûlé, les magasins n'ont pas brûlé, mais les boutiquiers ont
subi des dégâts. Ces gens sont allés jusqu'à brûler des drapeaux turcs, sans
vergogne, ils ont brandi le drapeau turc au cours de leurs défilés comme si
c'était un jouet ! Ils s'en servaient pour récolter de l'argent dans les
rues, ils ont manqué de respect au drapeau. »
« Mes frères, ceux qui ont participé à
cette haine, à ces tentatives de division, à ces actes illégaux, à ces
provocations, en se prévalant de leur état de journaliste, d'artiste, de
politicien, ont fait preuve d'une grande irresponsabilité. Ces événements, qui
ont perdu tout caractère de démonstration démocratique, et ont tourné au
vandalisme et sont complètement sortis du droit, doivent cesser immédiatement.
Des citoyens aux convictions sincères deviennent le jouet des organisations
terroristes ; ils doivent en faire le constat et se tenir éloignés de ce
qui ce passe. Nos concitoyens innocents doivent se retirer de ce jeu sale, de
ces manœuvres politiques, de ces manifestations illégales qui visent la
démocratie. »
« Quoi que nous fassions, nous le ferons
dans le cadre de la démocratie et du droit. Nous les 76 millions de Turcs, tous
ensemble, nous considérerons comme illégal tout ce qui s'en écarte, et tous
ensemble nous nous y opposerons. Personne, si ce n'est Dieu, ne peut faire
obstacle au développement de la Turquie. »
« Mes chers frères, depuis dix jours, vous
êtes restés sérieux, responsables, vous ne vous êtes pas écartés du sens
commun. Nous allons tous rejoindre nos foyers et nous garderons notre sérieux,
notre responsabilité, notre sens commun. Vous n'allez pas vous mettre à taper sur
des casseroles, n'est ce pas ? »
« Ceci est très important. Notre jeunesse
n'ira pas dans les rues pour taper sur des casseroles, elle a dans ses mains
des ordinateurs, voilà notre jeunesse ! Cette grande jeunesse de la grande
Turquie continuera son combat pour la grande Turquie, de manière
décidée. »
« Jeunes, mes frères ! Vous êtes
l'espoir des opprimés. Vous servez d'exemple à ceux du Proche-Orient, des
Balkans, d'Afrique. Vous voyez grand. Vous allez faire de grands pas, vous
poursuivez de grands objectifs. Vous n'entrez pas dans ce jeu, vous ne vous
laissez pas berner, vous n'essayez pas de berner les autres. »
« Jeunes, mes frères ! Je remercie
chacun d'entre vous. En votre nom j'embrasse toute la jeunesse de Turquie. Je
salue les Turcs d'Anatolie, de Thrace et je salue de tout cœur tous nos amis du
monde entier. Chers Stambouliotes, soyez certains que personne, si ce n'est
Dieu, n'entravera la marche de la Turquie. »
« Ayons une pensée pour notre commissaire
tombé martyr et pour nos deux jeunes qui sont décédés. Je présente toutes mes
condoléances à leurs proches. »
1Tout policier ou soldat décédé dans le
cadre de son service, même accidentellement, a officiellement le titre de
« martyr ».
Par Trad. E. Copeaux Publié
dans : Les arbres de Taksim
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