LE COLLECTIF VAN [VIGILANCE ARMÉNIENNE CONTRE LE NÉGATIONNISME] LUTTE CONTRE LA NÉGATION DE TOUS LES GÉNOCIDES ET PARTICULIÈREMENT CELUI VISANT LE GÉNOCIDE ARMÉNIEN DE 1915 PERPÉTRÉ PAR LE GOUVERNEMENT JEUNE-TURC DANS L'EMPIRE OTTOMAN. PLUS D'INFOS SUR FACEBOOK.COM/COLLECTIF.VAN ET LE FIL TWITTER @COLLECTIF_VAN - BP 20083 - 92133 ISSY-LES-MOULINEAUX.

mercredi, décembre 23, 2020

Presse arménienne : Revue du 15 décembre 2020

 


Info Collectif VAN - www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous présente cette Revue de Presse parue sur le site de l'Ambassade de France en Arménie le 16 décembre 2020.

Ambassade de France en Arménie 

Revue de la presse arménienne du 15 décembre 2020

L'Arménie et l'Azerbaïdjan commencent l'échange des prisonniers et des otages/ L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont commencé l'échange des captifs et des otages lundi selon le principe « tous contre tous ». Grâce à la médiation russe, 30 militaires et 14 civils arméniens sont rentrés à Erevan. Douze captifs azerbaïdjanais ont été rendus à Bakou y compris Sahbaz Guliyev et Dilgam Askerov condamnés au HautKarabakh pour meurtre et sabotage en 2014. Le vice-premier ministre, Tigran Avinian, a noté que seuls les citoyens dont la captivité avait été confirmée par le Comité international de la Croix-Rouge et Bakou, étaient revenus. Il a noté que le processus de recherche des personnes disparues et d'organisation du retour d'autres compatriotes qui pourraient être retenus en captivité se poursuivait. Selon l’Ombudsman de facto du Karabakh, Artak Beglaryan, la partie azerbaïdjanaise détient 60 prisonniers de guerre et 40 civils. Selon la presse, le Comité international de la Croix-Rouge ne participe pas au processus de transfert des prisonniers et des otages. D’après la représentante du CICR, le Comité n’est pas impliqué dans cette opération spécifique : « Les transferts de prisonniers de guerre sont soutenus et facilités par le CICR si les parties demandent l'assistance du CICR pour organiser le transfert ». Elle a noté que les représentants du CICR continuaient de rendre visite aux personnes détenues.

 

Situation au Karabakh et sur les frontières arméniennes/ La presse revient sur les actions de provocation azerbaïdjanaises en direction de Hin Tagher et Khtsaberd dans la région de Hadrut et de Mets Shen et Hin Shen dans la région de Shushi. Les forces armées azerbaïdjanaises ont pris le contrôle de la seule route reliant le village de Hin Shen dans la région de Shushi au Karabakh avec l'autoroute Berdzor-Shushi et menant au village de Mets Shen. Le chef du village Nor Shen, dans la région de Shushi au Karabakh, a déclaré que le village était encerclé par les forces azerbaïdjanaises. Selon lui, la plupart des habitants ont été évacués et les soldats de paix étaient arrivés sur place. Les chefs des villages de Hin Tagher et Khtsaberd de la région de Hadrut ont confirmé que 10 personnes ont été capturées du côté arménien à la suite de l’attaque azerbaïdjanaise. Le gouverneur de Syunik, Melikset Poghosyan, a déclaré que la situation à la frontière était normale. Selon lui, les frontières sont correctement protégées. Il a également nié les rumeurs selon lesquelles les forces armées azerbaïdjanaises auraient tenté d'attaquer en direction du village d'Agarak et de Kapan. Il a toutefois indiqué qu’en utilisant des haut-parleurs, les Azéris avaient demandé aux Arméniens de se retirer. « Mais cela ne signifie pas que nous devons nous conformer à leurs ordres » a déclaré le gouverneur. Commentant les rapports selon lesquels les troupes azerbaïdjanaises s'amasseraient à la frontière avec l'Arménie pour construire une base militaire, le maire de Jermuk, Vardan Hovhannisyan, a déclaré à ARMENPRESS qu’un « ajustement frontalier » a eu lieu à Jermuk avec la participation de l'armée arménienne et des instances gouvernementales locales, mais qu’il n'y aurait pas de base militaire, contrairement aux rumeurs.

 

Visite des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE/ La presse rend compte de la visite des coprésidents français et américains du groupe de Minsk de l’OSCE. Selon les sources de Spoutnik Armenia, le coprésident russe, Igor Popov, ne s'est pas rendu à Bakou et à Erevan car il a le coronavirus. La partie russe a été représentée aux réunions officielles par le chargé d’Affaires de l’Ambassade russe. Les coprésidents ainsi que le représentant personnel du président en exercice de l'OSCE ont rencontré le Ministre des Affaires étrangères, Ara Aivazian. Il a réaffirmé la position de principe des parties arméniennes selon laquelle la prise en compte des droits et des intérêts des Arméniens du Karabakh devrait se faire en premier lieu dans le cadre du processus de paix sous la coprésidence du Groupe de Minsk. Commentant le discours de haine et l'arménophobie existant dans les déclarations des dirigeants azerbaïdjanais, Aivazian a déclaré qu'elles prouvaient une fois de plus l'incapacité de l'Azerbaïdjan à s'engager de manière constructive dans le processus de paix et la politique consistant à agir à partir de positions de force ou de menace de force. La délégation a aussi été reçue par Nikol Pachinian qui a jugé nécessaire de reprendre les pourparlers dans le cadre de la coprésidence du Groupe de Minsk en vue d'un règlement global du conflit du Haut-Karabakh. Le Premier ministre a souligné la priorité de l’établissement du statut du Karabakh, sur la base du droit du people à l’autodétermination, de la désoccupation des territoires occupés par l'Azerbaïdjan, de la mise en place de conditions pour le retour en toute sécurité des Arméniens du Karabakh dans leurs foyers et de la protection du patrimoine religieux et culturel. Le Premier ministre a condamné la violation par l'Azerbaïdjan de ses obligations prises par la déclaration trilatérale, qui s'est manifestée par les actions de provocation des 11 et 12 décembre. La rencontre de la délégation avec le Président de facto du Karabakh, Arayik Harutyunyan, a été annulée à l'initiative de la partie arménienne. « La raison de l'annulation est le format incomplet, surtout compte tenu du fait que le coprésident russe ne participe pas à la visite régionale » a déclaré son porte-parole. Le MAE de facto du Karabakh a publié une déclaration appelant les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et la communauté internationale dans son ensemble à condamner les provocations de l’Azerbaïdjan. Dans un communiqué publié après la visite, les coprésidents ont affirmé leur engagement continu à s'engager de manière constructive avec les parties afin de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région et de résoudre les questions en suspens. Ils se sont également engagés à fournir des propositions concrètes sur les questions soulevées lors des réunions en vue de futures discussions entre les parties. Prenant note des récents rapports d'incidents ayant fait des victimes, les coprésidents ont appelé les parties à prendre des mesures supplémentaires pour stabiliser la situation conformément à leurs engagements.

 

Adresse du Premier ministre à la nation/ Lors d’une adresse à la nation Nikol Pachinian est revenu sur la première violation du cessez-le-feu depuis le 9 novembre. Selon lui, dans ces villages il n’y avait pas de civils, mais il y a six blessés militaires côté arménien à la suite de l’attaque. D’après Pachinian, il y a des informations sur d’autres blessés qui sont en train d’être clarifiées, car la zone n’est pas atteignable pour le moment et des travaux sont en cours pour le faire. Pachinian a déclaré que les soldats de paix russes s’étaient déjà installés dans cette zone et devaient donc assurer la conformité de ces territoires à la déclaration du 9 novembre. Selon Pachinian, ces deux villages étaient sous contrôle arménien au moment de la signature de la déclaration. Pachinian a déclaré que les actions des azerbaïdjanais était une provocation, mais aussi une tentative de dévaluer la présence des soldats de la paix. Selon Pachinian il s’agit d’un premier défi pour la mission de maintien de la paix russe. D’après Pachinian, une des questions urgentes est la démarcation de la frontière avec l’Azerbaïdjan, car il y a des questions sensibles pour la partie arménienne et des discussions intenses sont en cours. Selon lui, les frontières de la République d’Arménie resteront intactes. « Les cercles bien connus ont lancé un processus de terrorisme de l'information contre l'Arménie et le peuple arménien. Toutes sortes d'informations fausses ou à moitié fausses sont diffusées dans le but d'exaspérer le sentiment d'anxiété de nos citoyens et de semer la panique dans la société » a déclaré Pachinian. Pachinian n’a pas exclu que les forces spéciales étrangères y soient impliquées. Pachinian a rappelé sa feuille de route (cf. revue du 19 novembre 2020) en indiquant qu’il la mettait déjà en œuvre. Selon lui, les coprésidents du Groupe de Minsk sont en visite régionale et le retour à ce format était un des points de sa feuille de route. Pachinian a rejeté les informations selon lesquelles les autorités ont cédé le Syunik, Jermuk et Sevan. Il a aussi rejeté les informations sur sa démission: « J'ai clairement déclaré que je ne peux renoncer au statut qui m'a été donné par le peuple que s'il existe des résultats fiables de l'expression de la volonté du peuple ».

 

Ombudsman : Les frontières de l'État arménien ne peuvent être démarquées, délimitées sur la base de Google GPS/ L’Ombudsman arménien, Arman Tatoyan, a déclaré que les frontières de l'État arménien ne pouvaient être délimitées ou tracées sur la base de Google Maps ou Google GPS. Selon lui, les recherches et les observations de son bureau dans les zones frontalières confirment que cette approche met sérieusement en danger les droits constitutionnels de vie, d'immunité physique et mentale et de propriété des résidents des zones directement frontalières. « En cas de démarcations ou de délimitations, des approches professionnelles, des résultats de recherche scientifique, un travail détaillé sur place, des bases juridiques appropriées, etc. sont nécessaires » a déclaré l’Ombudsman en indiquant que cette question devrait figurer parmi les priorités exclusives du pays.

 

L'Arménie et le Karabakh déclarent une période de deuil de trois jours en l'honneur des victimes de la guerre/ Dans des déclarations séparées Nikol Pachinian et le Président de facto du Karabakh, Arayik Harutyunyan, ont annoncé une période de deuil de trois jours en l'honneur des victimes de la guerre du Karabakh à partir du 19 décembre, 40eme jour depuis la fin des opérations militaires. Des cérémonies commémoratives auront lieu au cours de ces journées. Notamment une marche commémorative sera organisée à Erevan, de la place de la République jusqu’au panthéon militaire Yerablur.

 

Manifestations demandant la démission de Pachinian/ Le Mouvement du sauvetage de la patrie composé des partis d’opposition a organisé une marche à Erevan demandant la démission de Pachinian. Un groupe de militants de l'opposition a aussi bloqué l'autoroute Erevan-Vanadzor demandant la démission du Premier ministre et de son gouvernement. Les Dachnak ont organisé une manifestation à Gumri pour exiger la démission de Pachinian.

 

Vazgen Manukyan : la défaite honteuse aurait pu être évitée/ Le candidat de l’opposition au poste de Premier ministre, Vazgen Manukyan, a eu une rencontre avec l’intelligentsia arménienne lors de laquelle il a déclaré que la défaite honteuse était amère aussi parce qu'elle aurait pu être évitée. Selon lui, avec la bonne politique, cette guerre aurait pu commencer au moins plus tard, mais les autorités ont contrecarré les pourparlers et entraîné la partie arménienne dans la guerre. D’après lui, si les autorités avaient prêté attention à l'armée, même un peu, pendant les deux ans et demi de leur mandat, la défaite aurait pu être évitée. Manukyan a noté que l'accord scandaleux signé par Pachinian le 9 novembre était inacceptable, mais qu’en même temps le document ne pouvait être rejeté, « puisque les efforts de l'Arménie pour lutter contre ses conséquences ont déjà été épuisés ». « Je ne comprends pas : si l'on annonce qu'une guerre est en cours entre l'Azerbaïdjan et le Karabakh, pourquoi l'accord devrait-il contenir des questions relatives à l'Arménie, la route qui traverse Meghri ? » s’est demandé Manukyan. Selon lui, de meilleures conditions pourraient être négociées si l’Arménie avait un leader normal. D’après lui, la déclaration du 9 novembre n’a pas d’annexes traitant des détails. « Ainsi, tel ou tel point peut être tourné en notre faveur par le biais de négociations. Mais qui mènera les négociations ? L'homme qui a mené notre pays à la défaite ? » a déclaré Manukyan indiquant que Pachinian n’était pas accepté non seulement Arménie, mais aussi dans le monde : « il est un cadavre politique, bien qu'il continue à se battre ». Quant à la démarcation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, Manukyan a déclaré que c’était un processus très compliqué qui nécessite un processus juridique complexe, la mise en place d’une commission bilatérale, etc.

 

Sur la protection du patrimoine au Karabakh/ La presse rend compte d’une déclaration d’un comité de l’UNESCO appelant à la protection du patrimoine culturel au sein du Haut-Karabagh et ses alentours. La presse note que selon les informations circulant sur des portails d'information, les forces armées d'Azerbaïdjan auraient bombardé de nouveau le dôme de l'église Ghazanchetsots de Shushi. Arman Grigoryan, représentant du ministère de facto de la Culture du Karabakh, a déclaré à Spoutnik Armenia, que ces données seraient jointes à l'archive qu’ils présenteraient au commandement du corps de maintien de la paix russe afin de discuter de leur préservation. Selon lui, le ministère a extrait des données sur environ deux mille monuments historiques et culturels dans les territoires du Karabakh qui sont toujours sous le contrôle azerbaïdjanais. La presse rappelle ce qui s’est passé avec le cimetière de Djoulfa et se demande si l’UNESCO parviendrait à protéger le patrimoine arménien cette fois-ci.

 

L’Arménie a proposé une approche créative « Dette pour le climat »/ Dans son message vidéo aux participants du sommet de l’ambition climat le Président arménien, Armen Sarkissian, a proposé une approche créative, « Dette pour le climat », conçue pour les pays développés et en développement confrontés à des problèmes financiers en raison du changement climatique. Il a souligné que l'Arménie liait son avenir aux investissements dans les énergies renouvelables et entendait améliorer l'efficacité énergétique : « D'ici 2030, nous voulons augmenter de 15 % la part de l'énergie solaire dans notre portefeuille énergétique et de 54 % celle de l'énergie verte ».

 

Visite d’une délégation du Parti socialiste français/ La presse indique qu’une délégation du Parti socialiste français dirigée par le chef du parti, Olivier Faure, a visité Stepanakert et a visité le bureau des Dachnak au Karabakh. Au nom de sa délégation, Faure a souligné que son parti s'était engagé à travailler pour que le gouvernement français ne ménage aucun effort pour améliorer la sécurité du peuple du Karabakh, ainsi que pour obtenir la reconnaissance internationale de l'indépendance du Karabakh. Les membres de ce parti ont aussi condamné la violence contre la population civile du Karabakh.

 

Autres développements/ Lors de sa visite à Moscou, le ministre arménien de l'industrie de haute technologie Hakob Arshakyan et le directeur du service fédéral russe pour la coopération militaro-technique Dmitriy Shugaev ont discuté de la coopération dans le domaine de la défense. Le Fonds monétaire international a déboursé une nouvelle tranche de 37 millions de dollars d'un prêt destiné à aider l'Arménie à faire face à la pandémie de coronavirus et à ses conséquences économiques.

 

Rédaction : Lena Gyulkhasyan

https://am.ambafrance.org/-Decembre-2020-