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jeudi, février 25, 2021

Presse arménienne : Revue du 20 au 22 février 2021

 

Info Collectif VAN - collectifvan.blogspot.com - Le Collectif VAN vous présente cette Revue de Presse parue sur le site de l'Ambassade de France en Arménie le 24 février 2021.

 

Ambassade de France en Arménie

 

Revue de la presse arménienne du 20 au 22  février 2021

 

L'opposition reprend les manifestations anti-gouvernementales/ Samedi le 20 février, l’alliance de l’opposition « Mouvement pour le sauvetage de la patrie » a repris les manifestations anti-gouvernementales. Malgré la neige et le froid, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la Place de la Liberté à Erevan puis ont marché en bloquant les rues principales de la ville. Le coordinateur du mouvement, le Dachnak Ishkhan Saghatelian, a annoncé que désormais les forces d'opposition poursuivraient sans relâche leurs actions de désobéissance civile dans les jours à venir. Le candidat au poste de Premier ministre de ce mouvement, Vazgen Manukyan, a exprimé sa confiance dans le fait qu'après le changement de pouvoir, le peuple arménien serait en mesure de surmonter la crise, de regagner ce qui a été perdu et de renforcer l'État. Selon lui, après le changement de pouvoir, tout d'abord, il est nécessaire de procéder à des changements structurels majeurs dans l'armée, d’assurer la sécurité de l'Arménie, de rétablir les relations avec les alliés du pays - Russie, Chine, Iran, et de renforcer les liens avec ceux qui luttent contre l'expansion turque. Quant au changement de pouvoir, Manukyan a présenté deux plans de lutte qui devraient conduire à la démission de Pachinian. Il a souligné que le Premier ministre ne quitterait pas volontairement son poste et qu’il fallait donc « briser ce sur quoi il s'appuie ». A savoir des citoyens « qui ne se rendent pas compte de ce qui s'est passé », les forces de l’ordre, les députés et les structures « financées par l'extérieur ». D’après Manukyan, pour les citoyens, il faut leur expliquer ce qui se passe dans le pays et ce qui va lui arriver. Pour les forces de l’ordre, selon Manukyan, ces employés se disent qu'ils assument leurs responsabilités, mais ils ne comprennent pas qu'en servant ce gouvernement, ils servent les intérêts turco-azerbaïdjanais. Quant aux députés, d’après Manukyan, il faut être dur et persuasif avec eux. Selon lui, il faut aussi lutter contre les structures financées par l'extérieur sur lesquelles s’appuie Pachinian. Toutefois, selon Manukyan, si le plan A ne fonctionne pas, l'opposition engagera le plan B – « prendre le pouvoir à la vitesse de l'éclair ». Manukyan a déclaré que l'opposition devrait être prête à monter une « révolte » si elle ne parvient pas à renverser Pachinian par des protestations de rue conventionnelles. La presse note que tout en exigeant la démission de Pachinian, Gagik Tsaroukian, chef du parti « Arménie prospère », et Artur Vanetsyan, chef du parti « Patrie », ont à nouveau clairement indiqué que leurs partis participeraient à d'éventuelles nouvelles élections organisées par les autorités actuelles. Manukyan, quant à lui, a estimé que l'opposition devrait boycotter un tel vote. Lors de la manifestation, l'ancien ministre de la Défense, Seyran Ohanyan, a appelé l'armée à se joindre au peuple et à rejeter ceux qui n'ont pas fourni l'arrière, n'ont pas servi dans l’armée et n'ont pas rejoint l'armée pendant les hostilités. Ohanyan s’est dit convaincu que la décision des autorités de se débarrasser des anciens cadres dans les structures du pouvoir était erronée et qu'elle avait conduit à des erreurs tactiques pendant la guerre du Karabakh.

 

Des figures de l’opposition arrêtées la veille de la manifestation/ Le 19 février, la veille de la manifestation de l’opposition, les forces de l’ordre ont arrêté l’analyste politique, co-fondateur du holding médiatique « Qaryak Media », Karen Bekaryan, l'ancien chef de cabinet du Parlement, Ara Saghatelyan, ainsi que le directeur du bureau de l'ONG « Centre international pour le développement du parlementarisme » Mher Avagyan, et le citoyen Aram Sargsyan. Des recherches ont été menées dans la maison de Bekaryan et dans le bureau de Saghatelyan. Selon le Service de sécurité nationale (SSN), Saghatelyan et ses associés ont organisé un groupe, qui a ouvert un faux compte « Gagik Soghomonyan » sur Facebook et publié des publications discréditant et insultant les hauts fonctionnaires arméniens. En outre, selon la SSN, les publications sur cette page visaient à susciter la haine nationale, à porter atteinte à la dignité nationale, à répandre la haine mutuelle, la méfiance et le mépris sur la base de l'opinion politique. Outre Saghatelyan et Bekaryan, deux autres personnes ont été détenues. L'enquête se poursuit. La cour a validé l’arrestation de Saghatelyan et de Sarkissian. Mher Avagyan a été relâché et la décision concernant Karen Bekaryan sera publiée aujourd’hui. Les avocats des détenus ont l'intention de faire appel des décisions de détention et qualifient ce processus de « persécution politique ». Cet avis a été partagé par Artur Vanetsyan. Selon lui, Saghatelyan et Bekaryan ont le courage de s'exprimer publiquement et n'ont donc pas besoin d'utiliser de faux comptes sur les réseaux sociaux pour le faire. D’après Vanetsyan, les autorités utilisent le système d'application de la loi pour « faire taire l'opposition ». Un autre représentant de l’opposition, chef du mouvement « Veto », Narek Malyan, a été arrêté samedi avant la manifestation puis relâché à la suite de la décision de la Cour. En amont de la manifestation, Malyan avait annoncé qu'il y organiserait un spectacle amateur intitulé « L'exécution de Ceausescu ou la mort aux traîtres ». Selon Malyan, il a été arrêté, car les autorités auraient vu dans son spectacle des parallèles avec le gouvernement actuel et un appel déguisé à un renversement armé.

 

Erevan et Moscou envisagent de déplacer une partie de la 102ème base vers la partie Est de l'Arménie/ La presse locale cite l’interview de Vagharshak Harutyunyan, le Ministre de la Défense, avec RIA Novosti. D’après le Ministre, Erevan et Moscou envisagent la possibilité de transférer à l'est de l'Arménie une unité militaire de la 102ème base militaire russe située à Gumri. Rappelons qu’une base militaire russe est stationnée à Gumri, dans la région du Chirak en Arménie, conformément à un accord intergouvernemental de 1995. En 2010, le document a été modifié pour prolonger son mandat jusqu'en 2044. Selon le Ministre, la partie arménienne s'intéresse à l'expansion et au renforcement des capacités de la 102e base militaire russe de Gumri. « Bien entendu, la direction du Ministère russe de la Défense a pris en compte les réalités militaires et politiques existantes dans la région et a pris les mesures appropriées pour renforcer et réarmer la base. Et je suis sûr que ce processus s'inscrira dans la durée » a déclaré le Ministre. Quant au déploiement d'une formation militaire supplémentaire des forces armées russes sur le territoire de l'Arménie, Harutyunyan estime qu'il n'est pas nécessaire. Selon Harutyunyan, les gardes-frontières russes sont chargés de fonctions supplémentaires pour sécuriser et protéger la frontière de l'Arménie avec l'Azerbaïdjan. Le Ministre n'a pas exclu la possibilité de mettre en place une production d'armes conjointement avec la Russie sur le territoire de la République : « Pourquoi pas ? Commençons par le fait que des entreprises communes russoarméniennes fonctionnent déjà en Arménie et que d'autres travaux sont en cours dans ce sens ». En outre, selon le Ministre, le travail de création et d'expansion du réseau de centres régionaux certifiés de réparation et de modernisation de l'armement et des équipements militaires sur le territoire de la république sera poursuivi, ce qui est, selon lui, important compte tenu de l'aspect financier et économique de la question. D’après le Ministre, l'Arménie réforme son armée après les hostilités du Karabakh, optimise les effectifs de l'armée, passe à de nouvelles armes et à des systèmes d'équipement militaire. Selon lui, les principaux efforts se concentreront sur le développement du commandement, du contrôle, de la renseignement, de la guerre électronique, de la défense aérienne et des véhicules aériens sans pilote, des forces de missiles et des systèmes d'artillerie. Harutyunyan a rappelé que conformément aux accords bilatéraux, une délégation du Ministère russe de la défense s'était rendue en Arménie du 25 au 30 janvier pour fournir une assistance sur les questions liées aux réformes et à la modernisation des forces armées arméniennes. « À la suite de ce travail conjoint, des recommandations ont été élaborées pour de nouvelles actions et mesures dans le cadre de la modernisation des forces armées arméniennes, en tenant compte de leur état actuel, en mettant très sérieusement l'accent sur la composante militaro-technique de ce processus » a déclaré le Ministre.

 

L’Ombudsman arménien a critiqué le projet de loi sur le durcissement des sanctions pour les insultes et la diffamation/ L’Ombudsman arménien, Arman Tatoyan, a critiqué le projet de loi sur le durcissement des peines pour diffamation et insultes envers les fonctionnaires du gouvernement (cf. revue du 19 février 2021). Selon lui, le projet de loi criminalisant la diffamation ou les insultes envers les fonctionnaires ne peut pas être adopté dans sa forme actuelle, car il aurait le potentiel de limiter la liberté d'expression. Les préoccupations de l’Ombudsman sont davantage renforcées par l'imposition d'une peine d'emprisonnement lorsque la diffamation ou les insultes envers les fonctionnaires sont attribués aux médias ou diffusés par ceux-ci.

 

Sondage de Gallup : 43,6% des sondés pensent que Pachinian devrait démissionner/ La presse rend compte des résultats du sondage réalisé par le bureau arménien de Gallup International Аssociation. 38,8% des sondés pensent que Pachinian devrait rester au poste de Premier ministre contre 43,6% qui pensent qu'il devrait démissionner. 17,6 % ont eu du mal à répondre à cette question. Dans un précédent sondage réalisé le 13 novembre 2020, 35 % des personnes interrogées ont demandé la démission du Premier ministre. Interrogés sur l'évaluation des hommes politiques sur une échelle de 1 à 5 (où 5 est la note la plus élevée), les citoyens ont répondu comme suit : Nikol Pachinian a reçu 2,8 points, le Président Armen Sarkissian - 2,3 points, le premier Président Levon Ter-Petrossian - 1,7, le deuxième Président Robert Kocharian - 2 points, le troisième Président Serge Sarkissian - 1,7. Gagik Tsaroukian a obtenu 2,2 points, Edmon Marukyan - 1,8, Artur Vanetsyan - 1,5, Vazgen Manukyan et le représentant des Dachnak Ishkhan Saghatelyan - 1,6 points chacun. 32 % des personnes interrogées ont désigné les anciennes autorités comme les principaux responsables de la défaite dans la guerre du Karabakh. 28,8% ont rejeté la responsabilité sur Nikol Pachinian et du gouvernement actuel. 16,1% ont accusé la Turquie et son assistance militaire à l'Azerbaïdjan. 4,4% ont désigné les officiers du Ministère de la Défense arménien et de l'armée de défense du Karabakh comme étant les responsables de la défaite. 10,2 % des personnes interrogées estiment que l'Arménie et le Karabakh n'ont pas perdu. Environ 19% ont cité d'autres raisons. 7,7% ont eu du mal à répondre. A la question de savoir ce que l'Arménie devrait s'efforcer de faire dans la question du Karabakh, 30,7% ont répondu qu'il est nécessaire de récupérer Shushi, Hadrut et 7 districts. 27,7% ont indiqué que l'Arménie devrait s'efforcer d’obtenu une stabilisation de la situation actuelle à l'intérieur des frontières existantes. 20,2% ont déclaré que seuls Shushi et Hadrut devraient être récupérés. 3,1% ont mentionné que l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan devrait être reconnue, que le Karabakh devrait être abandonné et que le conflit devrait prendre fin. Environ 10 % ont nommé d'autres options. 8,2 % des personnes ont eu du mal à répondre. 37,1% des répondants considèrent que la tenue d'élections parlementaires dans la situation politique actuelle est « clairement nécessaire ». Quant au format des élections anticipées, 41,2% estiment que les élections devraient être organisées sous la direction de Nikol Pachinian. 28,2 % pensent que les élections ne doivent pas être organisées sous la direction de Pachinian. 28,2 % des personnes interrogées sont « tout à fait d'accord » avec la décision de Pachinian de ne pas organiser d'élections anticipées. 35% sont « absolument pas d'accord » avec cette décision. Si les élections avaient lieu dimanche prochain, selon les résultats du sondage le parti au pouvoir gagnerait 33,1%, « Arménie prospère » - 4,4%, « Arménie lumineuse » - 2,6%, le parti « Républicain » - 2,2%, les Dachnak - 2,2%, « Patrie » - 0,9%, le parti « République » - 0,7%, « Sasna Tsrer » -0,4%, « Décision du citoyen » - 0,2%. 27,2% des sondés ne voteraient pour personne et 15,7% ont eu du mal à répondre.

 

L’Ambassadeur de France a remis des manuels aux écoles arméniennes de français renforcé/ La presse indique que le 19 février, jour d’anniversaire du poète arménien Hovhannes Tumanyan, l’Ambassadeur de France en Arménie, Jonathan Lacôte, a souhaité participer à la tradition arménienne qui consiste à offrir des livres en remettant des manuels de français à toutes les écoles arméniennes qui participent au programme d’enseignement de français renforcé. Lors d’une cérémonie tenue dans l’une de ces écoles, l’école n°125 Smbat Byurat de Erevan, en présence de la Vice-Ministre en charge de l’éducation, Mme Janna Andreasyan, de la directrice adjointe de l’école n°125, Mme. Karine Basoyan, de la présidente de l’Association des professeurs de français d’Arménie, Mme Suzanne Gharamian, et du coordinateur des projets du Fonds arménien, Gevorg Gevorgyan, l’Ambassadeur a réaffirmé le soutien continu de l’Ambassade dans la mise en place et le suivi de ce programme. Jonathan Lacôte s’est félicité que 1300 élèves bénéficient d’un enseignement de français renforcé dans 11 établissement à travers l’Arménie (Erevan, Gumri, Ijevan, Hrazdan, Goris, Yeghenadzor, Masis). Il a noté que la remise de ces nouveaux manuels a été financée par la Région Ile-de-France qui s’était engagée en 2018, à l’occasion de la visite en Arménie de sa Présidente Valérie Pécresse, à financer des manuels de français pour les écoles du programme en lien avec l’Ambassade de France en Arménie, le Ministère de l’Éducation arménien, le Fonds arménien de France, et l’association des professeurs de français. Selon lui, le succès de ces filières conduira à la création de nouvelles classes de français renforcé dans quatre écoles et deux lycées afin de favoriser l’égalité d’accès des élèves à cette offre sur l’ensemble territoire arménien.

 

Zareh Sinanyan se rendra en Russie/ Sur la décision du Premier ministre, le Haut-commissaire aux affaires de la diaspora, Zareh Sinanyan, se rendra en Russie du 24 février au 7 mars. Il visitera notamment Moscou, Tioumen, Tcheliabinsk et Ekaterinbourg pour discuter sur place des questions de coopération avec des représentants des structures arméniennes, des milieux d'affaires et des journalistes opérant en Russie.

 

33ème anniversaire du début du mouvement du Karabakh/ La presse note que la manifestation de samedi a été programmée pour coïncider avec le 33ème anniversaire du début d'un mouvement populaire pour l'unification du Karabakh avec l'Arménie. A l’occasion de cet anniversaire, Nikol Pachinian a publié un message au peuple. « Il y a 33 ans, la nation arménienne s'est réveillée grâce au brave peuple du Karabakh. Aujourd'hui, 33 ans plus tard, nous devons renaître à nouveau. Si la renaissance nous a fait rétablir notre droit à la liberté à l'époque, le renouveau de ces jours devrait nous aider à construire un État puissant et compétitif au 21e siècle, en phase avec le temps. Notre douleur est profonde, nos blessures sont incurables. Cependant, la mémoire de nos saints martyrs et de leurs actes nous oblige à tout mettre en œuvre pour construire notre avenir, pour assurer la renaissance du Karabakh » dit notamment le message. Le Ministère arménien des Affaires étrangères a également publié un message à cette occasion.

 

Rédaction : Lena Gyulkhasyan

https://am.ambafrance.org/-Fevrier-2021-