Presse arménienne : Revue du 1er au 2 décembre 2020
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous présente cette Revue de Presse parue sur le site de l'Ambassade de France en Arménie le 3 décembre 2020.
Ambassade de France en Arménie
Revue de la presse arménienne du 1 er au 2 décembre 2020
Retour sur la question des prisonniers de guerre/ La question des prisonniers de guerre reste le sujet dominant dans la presse. Le 30 novembre, le Président Armen Sarkissian a demandé à Vladimir Poutine de l’aide dans la question du retour des soldats et des civils arméniens en captivité en Azerbaïdjan. Les Ombudsmans arméniens et du Karabakh ont accusé la semaine dernière Bakou de retarder artificiellement le processus d’échange des prisonniers de guerre ainsi que la recherche des corps des soldats arméniens tués au combat. Le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a entretemps déclaré que Moscou ne voyait pas de retard délibéré dans le processus d'échange des corps des personnes tuées au Karabakh et des prisonniers de guerre. Selon lui, la géographie du territoire et l'évolution des hostilités font qu'il est difficile de résoudre rapidement le problème, surtout lorsqu'il n'existe pas de listes concrètes de personnes disparues. L'Azerbaïdjan a entretemps déclaré être prêt à échanger des prisonniers de guerre avec l'Arménie selon le principe « tous pour tous ». L’Ombudsman de facto du Karabakh a déclaré avoir recensé 60 prisonniers de guerre et 40 civils qui ont été portés disparus. Les deux groupes d'opposition parlementaire « Arménie prospère » et « Arménie lumineuse » ont déclaré lancer des débats parlementaires sur la question du retour des prisonniers de guerre et des civils captifs. Les familles et les proches des soldats disparus ou en détention en Azerbaïdjan ont continué leurs manifestations devant le gouvernement et le Ministère de la Défense. Ils se sont aussi rendus devant la base militaire à Vagharchapat, demandant aux autorités de lancer des opérations de recherche à Zangelan. Ils ont également manifesté devant l’Ambassade de Russie et ont donné au représentant de l’Ambassade une lettre demandant à Moscou de les aider dans le processus de recherche et du retour de leurs enfants. Le représentant russe leur a dit qu'il feraient tout son possible pour les aider. L’Ambassade a publié plus tard un communiqué déclarant que cette question était « au centre de l'attention des hauts dirigeants de la Russie qui accordent une importance particulière à la mise en œuvre complète des dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 ». Les familles prévoient d’adresser une lettre semblable à l’Ambassade de France. Les représentants de l’intelligentsia arménienne ont remis des lettres à l’Ambassade de France et à celle des États-Unis les alertant sur l’urgence de la question des prisonniers de guerre. Ils ont également demandé des entretiens avec les Ambassadeurs des trois pays du groupe de Minsk.
Le retrait des troupes arméniennes est terminé/ Le retrait des troupes arméniennes du district de Lachine a achevé la remise à Bakou des districts prévue par l'accord de cessez-le-feu du 9 novembre. La presse indique cependant que le sort des communes arméniennes de ce district, notamment Berdzor par laquelle passe le couloir de Lachine, reste peu clair. Selon le Maire de Berdzor, de nombreux habitants se trouvent actuellement dans la ville, même si la ville se trouve dans la région de Kashatagh cédée à l’Azerbaïdjan. Selon le Maire, les soldats de la paix russes leur ont dit de baisser le drapeau du Karabakh. Selon eux, le drapeau d'aucun des deux camps ne devait y être hissé. Néanmoins, les soldats de la paix russes n'ont pas précisé si les forces armées azéries entreraient ou non à Berdzor. Le Président azerbaïdjanais a entretemps déclaré vouloir que Lachine passe sous le contrôle de Bakou et que le couloir reliant l’Arménie au Karabakh passe par d'autres territoires. Selon le conseiller du Président de facto du Karabakh, Davit Babayan, en cas de déblocage des voies de communication de transport, comme le prévoit la déclaration du 9 novembre, la relance de l'aéroport de Stepanakert devrait être mise en discussion.
Critique à la suite d’une réunion de Pachinian avec les juges/ Pachinian a rencontré lundi les chefs des forces de l'ordre, le Ministre de la justice ainsi que plusieurs juges de haut rang et membres du Conseil judiciaire suprême (CJS) [chargé de contrôler les tribunaux] pour discuter des enquêtes criminelles en cours, notamment sur les émeutes qui ont éclaté à Erevan le 10 novembre a suite de l'annonce de la déclaration du 9 novembre. Selon la presse, Pachinian était contrarié par le refus des tribunaux de sanctionner l'arrestation avant procès de plusieurs des personnes arrêtées à la suite de ces émeutes. Les personnalités de l'opposition et d'autres critiques du gouvernement ont déploré le fait même de cette rencontre, accusant Pachinian de faire pression sur les juges et sur le CJS. L'Ombudsman arménien a ajouté sa voix aux critiques. Selon lui, ce genre de discussions compromet l'indépendance et l'autorité du système judiciaire. Vigen Kocharian, membre du CJS, a insisté sur le fait que sa présence et celle de ses collègues à la réunion présidée ne posait aucun problème. La presse note que le Président du CJS, Ruben Vartazarian, n'avait pas été invité à la réunion. Selon de récentes informations parues dans la presse arménienne, Vartazarian serait préoccupé par les efforts du gouvernement pour influencer le système judiciaire.
Un autre député du parti parlementaire quitte le groupe « Mon pas »/ Invoquant des désaccords majeurs avec l'équipe politique au pouvoir en Arménie, un autre député, Gor Gevorgyan, a quitté le groupe parlementaire « Mon pas ». Gevorgyan a fait peu de lumière sur ces désaccords lorsqu'il a annoncé sa décision sur Facebook déclarant seulement qu'ils portaient sur « un certain nombre de questions clés et litigieuses auxquelles l'État est confronté ». Gevorgyan sera dorénavant député indépendant. Quatre autres députés de « Mon pas » avaient quitté le groupe quelques jours seulement après la déclaration du 9 novembre.
Démission du gouverneur de la région de Syunik/ Sans donner d’explications, le gouverneur de la région de Syunik, Hunan Poghosyan, a remis sa démission le 30 novembre. Poghosyan continuera à exercer ses fonctions jusqu'à ce qu’on nomme son successeur. A la suite de la déclaration du 9 novembre, certaines sections de la frontière de Syunik sont devenues de nouvelles lignes de front entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Par ailleurs, selon l’infocentre unifié, l'aéroport de Kapan, qui se trouve dans la région du Syunik, restera du côté arménien de la frontière. Le vice-gouverneur de Syunik a entretemps déclaré sur Facebook qu’aucune question de remise d'un village du Syunik à l'Azerbaïdjan n'était en cours de discussion.
Le Président réitère sa position sur la nécessité d’organiser des élections anticipées/ Lors d'une réunion à Moscou avec les représentants de la communauté arménienne de Russie, le Président Armen Sarkissian a réitéré sa position selon laquelle une sortie civilisée de la crise passe par des élections anticipées précédées par la formation d'un gouvernement de concorde nationale. Selon lui, le nouveau gouvernement devrait travailler pendant six mois ou un an, jusqu'à la tenue d'élections éclair. D’après lui, pendant cette période, un référendum devrait également être organisé pour modifier la Constitution. Le Président de facto du Karabakh a déclaré voir l'opportunité de « former un gouvernement d'accord national » au Karabakh.
Les anciens présidents arméniens ripostent à Pachinian/ Dans une publication Facebook, Pachinian a mis en doute la sincérité et le sérieux de la volonté déclarée de Kocharian et Ter-Petrossian de se rendre à Moscou en tant qu' « envoyés spéciaux » de l'Arménie pour des entretiens urgents avec les dirigeants russes. Selon Pachinian, les ex-présidents auraient demandé au gouvernement d’organiser une rencontre avec Poutine ou Lavrov et il leur aurait suggéré de parler plutôt à l'ancien président russe Medvedev et d'essayer d'organiser des « réunions de courtoisie » non officielles avec Poutine, Lavrov ou d'autres hauts fonctionnaires russes. Pachinian a déclaré que les deux ex-présidents ne se sont pas rendus à Moscou, même après qu’il ait aidé Kocharian à obtenir une décision de justice permettant à ce dernier de quitter l'Arménie [Kocharyan est en procès pour coup d'État]. Par ailleurs, Pachinian a noté qu’il n’a pas directement parlé aux ex-présidents, mais l’a fait par l’intermédiaire des ex-présidents du Karabakh. Victor Soghomonyan, le chef du bureau de Kocharyan, a rejeté les revendications de Pachinian : « Les mensonges et les déformations sont inséparables de Nikol ». « Le président Ter-Petrossian estime qu'il est inutile de commenter les tourments mentaux du fléau destructeur de la nation » a, à son tour, déclaré le porte-parole de Ter-Petrossian en ajoutant que le peuple arménien n’allait jamais pardonner à Pachinian.
Suite de la visite en Arménie de Youri Djorkaeff/ L'ambassadeur de bonne volonté de la France pour l'Arménie, Youri Djorkaeff, et son frère Denis Djorkaeff, adjoint au maire de la ville de Décines-Charpieu et le conseiller du président de la Fédération de football d'Arménie, qui étaient arrivés en Arménie à bord de l’avion transportant l’aide humanitaire de la France (cf. revue du 27 au 30 décembre 2020) ont été reçus par le Premier ministre. Le haut-commissaire arménien pour les affaires de la diaspora, Zareh Sinanyan, était également présent à la rencontre. Pachinian a remercié les frères Djorkaeff d'avoir soutenu l'Arménie et le Karabakh pendant cette période difficile. Youri Djorkaeff a, à son tour, déclaré qu’ils étaient en Arménie pour apporter un soutien humanitaire et moral, mais aussi pour témoigner de la solidité des liens francoarméniens. « Nous continuerons notre engagement, nous continuerons d'être à vos côtés » a déclaré Djorkaeff. Plus tard, Sinanyan et les frères Djorkaeff ont visité la fondation de charité « Nous sommes Arméniens » gérée par l'effort de collaboration des Franco-Arméniens et qui fournit une aide humanitaire aux Arméniens du Karabakh. Les invités ont visité le centre de la fondation et ont fait connaissance avec les jeunes volontaires franco-arméniens. Les frères Djorkaeff ont également été reçus par le Ministre arménien des Affaires étrangères qui a exprimé sa plus profonde gratitude pour la solidarité et le soutien de la France et de la communauté arménienne de France aux habitants du Karabakh.
Autres développements/ La visite du Premier ministre Pachinian à Moscou a été annulée sans donner une explication officielle. La presse cite la chaine Telegram Mediaport selon laquelle, la visite a été annulée, car la partie arménienne n’a pas pu obtenir des rencontres de haut niveau. Sans donner de détails, le Service de sécurité nationale (SSN) a déclaré à Armenpress que le directeur du SSN, Armen Abazyan, part pour Moscou. Le Dachnak Gegham Manukyan, et plusieurs de ses partisans exigeant la démission du Premier ministre ont arrêté leur grève de la faim après que le Catholicos leur ait personnellement rendu visite devant le bâtiment du gouvernement et leur ait demandé de le faire. Ils faisaient cette grève depuis le 23 novembre.
Le MAE sur le meurtre du scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh/ Commentant une question sur la réaction de l'Arménie au meurtre du scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh, la porte-parole du Ministère arménien des affaires étrangères, Anna Naghdalyan, a déclaré à Armenpress que l’Arménie exprimait ses profondes condoléances pour l'assassinat de Mohsen Fakhrizadeh et condamnait toutes sortes d'actes terroristes dans la région et dans le monde entier.
Présence russe au Karabakh/ Selon le Ministère de la Défense russe, l'armée russe a installé un hôpital de terrain sur le territoire de l'aéroport de la ville de Stepanakert. Les médecins fourniront un service médical aux soldats de la paix russes en service, ainsi que l'aide médicale nécessaire à la population du HautKarabakh.
Les écoles arméniennes reprennent l'apprentissage en présentiel à partir du 7 décembre/ Les écoles arméniennes reprennent l'apprentissage en présentiel à partir du 7 décembre tout en respectant les directives des autorités sanitaires concernant les coronavirus. Les enfants dans le groupe de risque continueront d'apprendre à distance. Les enseignants âgés de 65 ans et plus ou souffrant de maladies chroniques pourront toujours continuer à travailler en ligne. En outre, les règles imposent la fermeture des écoles où au moins 10 % des élèves et du personnel a été infecté.
Rédaction : Lena Gyulkhasyan
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