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lundi, décembre 14, 2020

La Belgique doit condamner les récentes déclarations scandaleuses des dirigeants turc et azeri

 



Info Collectif VAN - www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous soumet ici le Communiqué de presse du Comité des Arméniens de Belgique publié le 13 décembre 2020.

 

Comité des Arméniens de Belgique

 

Communiqué de presse

La Belgique doit condamner les menaces proférées jeudi par les présidents turc et azerbaïdjanais

Le Comité des Arméniens de Belgique demande au gouvernement belge de réagir fermement aux récentes déclarations scandaleuses des dirigeants turc et azerbaïdjanais, Recep Tayip Erdogan et Ilham Aliev.

Le jeudi 10 décembre, un défilé militaire s’est tenu à Bakou pour  célébrer la victoire conjointe de la Turquie et de l’Azerbaïdjan sur la population arménienne du Haut-Karabakh. Les présidents azerbaïdjanais Ilham Aliev et turc Recep Tayyip Erdogan y donnèrent chacun un discours.     

Dans un discours empreint d’une vive hostilité envers les Arméniens, Erdogan déclarait que «la lutte qui a été menée jusqu’à présent dans le domaine militaire et politique se poursuivra désormais sur de nombreux fronts différents ». Le Président turc glorifiait dans la foulée la mémoire d’Enver Pacha, un des trois principaux commanditaires du Génocide des Arméniens de 1915 et thuriféraire du pan-turquisme. Il glorifiait également la victoire du commandant Nouri Pacha et de « l’Armée islamique du Caucase », en référence au bataillon de l’armée ottomane composé d’azéris et à son commandant qui, peu après le génocide arménien dans l’Empire ottoman, poursuivirent dans le Caucase la politique de massacres et de purification ethnique déjà mise en œuvre dans l’Empire ottoman.

Le Président azerbaïdjanais, pour sa part, affirmait notamment les ambitions de Bakou sur Erevan, sur la région du Zanguezour et sur la région du lac Sevan. Ces régions représentent une grande partie du territoire de la République d’Arménie actuelle.

On rappellera que la récente guerre de conquête de l’Azerbaïdjan a occasionné au moins cinq mille morts, que des dizaines de milliers d’Arméniens ont été chassés de chez eux au Haut-Karabakh, que de nombreux et graves crimes de guerre ont été commis et que des centaines de prisonniers de guerre arméniens n’ont toujours pas été restitués après la guerre malgré les démarches du Comité international de la Croix Rouge.

Le message des deux chefs d’Etat est clair : après avoir vidé l’Arménie occidentale de sa population arménienne lors du Génocide de 1915, la région du Nakhichevan au cours du 20ème siècle et désormais le Haut-Karabakh, Erdogan et Aliev allient leurs forces pour « achever le travail de leurs ancêtres », selon la formulation du président  turc.

Le Comité des Arméniens de Belgique souligne que si des paroles analogues étaient prononcées en référence à d’autres minorités par le dirigeant d’un grand Etat, elles auraient certainement donné lieu à de vives réactions en Europe. Imagine-t-on un dirigeant allemand invoquer, sans provoquer de réactions internationales, les mânes de Herman Göhring ou de Heinrich Himmler ?

Le président turc est parfaitement conscient qu’il ne fait l’objet d’aucune vigilance de ce genre de la part des dirigeants occidentaux. Il soulignait encore à Bakou que les Arméniens « doivent comprendre qu’ils n’arriveront à rien en se fiant aux impérialistes occidentaux, les relations doivent être revues ». Le sort des Arméniens se jouerait donc entre la Turquie et la Russie, en fonction de leur rapport de force.

Les Arméniens de Belgique appellent le Gouvernement belge à prendre toute la mesure de la menace que ces développements représentent pour la région et pour l’Europe, à condamner sans ambiguïté les paroles et les projets des présidents turc et azéri et à mettre en œuvre les recommandations que la la Chambre des représentants adoptera lors d’un vote le 18 décembre prochain.

Le Comité des Arméniens de Belgique

Président Nicolas Tavitian,

 Nicolas.tavitian@agbu.com